Accueil | Editoriaux | La capitulation de l’UE

La capitulation de l’UE

Entre deux parties de golf, le président américain a réussi, dimanche, à mettre l’ensemble de l’UE à terre. Le deal commercial conclu entre Donald Trump et Ursula von der Leyen est célébré par la Maison-Blanche, défendu avec grande difficulté par la présidente de l’exécutif européen et fustigé par bon nombre d’États membres et de représentants des secteurs économiques concernés. Même le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, grand ami du président américain, estime que le milliardaire républicain n’a fait qu’une bouchée de la Commission européenne.

Oui, on peut argumenter que l’Europe a évité le pire en acceptant des droits de douane de 15 % sur ses exportations vers les États-Unis. Mais le seul fait que les entreprises américaines soient taxées de moins de 5 % sur les produits qu’elles acheminent vers le Vieux Continent équivaut à un échec retentissant. La Commission n’a pas réussi à mettre suffisamment dans la balance son marché unique de 450 millions de consommateurs, soit 100 millions de plus que les États-Unis.

Le déséquilibre est flagrant, et ce sont les producteurs européens – déjà en souffrance – qui vont payer la note. Une guerre commerciale aurait certainement été plus dévastatrice, mais on est loin du «bon accord» qui offrirait, selon Ursula von der Leyen, de la «stabilité» aux consommateurs, investisseurs et industriels des deux côtés de l’Atlantique. Le constat posé hier par le commissaire et négociateur en chef, Maros Sefcovic, acte la capitulation européenne : «C’est clairement le meilleur accord que nous pouvions obtenir dans des circonstances très difficiles.» Car Donald Trump a fêté une seconde victoire de taille : l’UE s’est engagée à acheter pour 750 milliards de dollars d’énergie fossile aux États-Unis et à y investir 600 milliards de plus, notamment dans des systèmes d’armement.

Au Luxembourg, les responsables politiques, tout comme la fédération des industriels (Fedil), relativisent quelque peu la teneur de l’accord trouvé (lire en page 4). Le ministre Lex Delles a toutefois pleinement raison de souligner que les taxes sont «un poison pour l’économie». Un «poison» qui risque de mettre encore davantage à mal le PIB national, qui peine toujours à rebondir.

Newsletter du Quotidien

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez tous les jours notre sélection de l'actualité.

En cliquant sur "Je m'inscris" vous acceptez de recevoir les newsletters du Quotidien ainsi que les conditions d'utilisation et la politique de protection des données personnelles conformément au RGPD .