C’est entendu, les journalistes aiment les mauvaises nouvelles. Pour reprendre l’expression consacrée, nous préférons parler des trains qui arrivent en retard. Un penchant naturel, car sans déraillements, le film de la vie serait tellement ennuyeux, n’est-ce pas ?
Mais à trop colporter les sombres nouvelles du monde, le miroir déformant qu’est la presse en devient anxiogène et toxique. Le rejet des médias n’est certainement pas étranger à ce phénomène : qui aime fréquenter quelqu’un qui râle tout le temps ?
Pourtant, si on se penche sur ce qui devrait nous préoccuper en premier lieu, à savoir les besoins élémentaires de l’humanité, force est de constater que plusieurs trains sont arrivés à l’heure ces derniers temps, charriant de bonnes nouvelles.
A-t-on suffisamment insisté, par exemple, sur le fait que la couche d’ozone se répare, et qu’elle pourrait se reconstituer en 2050 ? Ou encore, pour rester au chevet de la planète, que le Costa Rica a prouvé en 2016 qu’il pouvait tourner pendant près de neuf mois avec 100% d’énergies renouvelables ? Ou que l’Inde a planté la même année 50 millions d’arbres en une seule journée ?
Partage-t-on suffisamment d’articles sur le recul de l’analphabétisme dans le monde ou de l’extrême pauvreté dans les pays en voie de développement? Ou sur le fait que l’Amérique est le premier continent à avoir éradiqué la rougeole grâce à une importante campagne de vaccination ?
Le nombre de pays vivant sous un régime démocratique a dépassé depuis 1990 celui des pays victimes de régimes autoritaires, tandis que le club des pays ayant aboli la peine de mort était de 103 pays en 2016, contre 60 en 1996. Cela fait-il les gros titres ?
La liste des bonnes nouvelles est encore longue. Pourquoi leur donner moins d’importance qu’aux mauvaises, quand on sait que ces dernières génèrent surtout désespérance et immobilisme, là où les informations positives donnent envie d’avancer ? Parler de ce qui nous fait sourire, dit-on, c’est déjà montrer les dents à la fatalité…
Romain Van Dyck