Juin 2024 arrive vite

Il reste six mois avant la prochaine échéance électorale pour les résidents luxembourgeois. Cette fois, une plus large frange pourra participer au scrutin, vu que ce sont tous les ressortissants de l’UE qui seront appelés à élire un nouveau Parlement européen.

Le Grand-Duché continuera à disposer de six eurodéputés. En chiffre absolu, ils ne pèsent pas très lourd dans un hémicycle de 720 élus. Or, dans les faits, les Luxembourgeois tirent leur épingle du jeu. Il est à rappeler que Marc Angel (LSAP) occupe depuis près d’un an un des sièges de vice-président. Isabel Wiseler-Lima (CSV) a succédé à Christophe Hansen comme membre du Bureau du Parlement (en tant que questeur).

Malgré leurs différentes couleurs politiques, les six membres luxembourgeois tirent souvent sur la même corde. À l’approche du scrutin de début juin 2024, les premières piques sont toutefois lancées. Hier matin, lors d’une conférence de presse globalement harmonieuse, Isabel Wiseler-Lima s’est ainsi vu reprocher par Marc Angel et Tilly Metz (déi gréng) le fait que le Parti populaire européen (PPE), auquel appartient le CSV, fasse trop souvent affaire commune avec les partis d’extrême droite, notamment pour diluer la politique environnementale de l’UE.

L’élue chrétienne-sociale n’a pas tardé à contre-attaquer, reprochant au camp socialiste d’avoir aussi des moutons noirs dans ses propres rangs. Et voter un texte législatif avec des partis extrémistes ne reviendrait pas à cautionner leur politique.

Face à la montée en puissance des forces extrêmes et populistes, les partis progressistes et démocratiques ont tout intérêt à allier leurs forces. Accompagner les citoyens dans la phase de transition digitale et verte, tout en soulignant l’apport de l’UE dans leur vie quotidienne, est un bon début.

Cela n’empêchera pas le bras de fer entre les personnalités. Le LSAP, écarté du pouvoir au Luxembourg, pourrait se présenter aux européennes avec une liste formée par Marc Angel, le commissaire européen sortant Nicolas Schmit et, peut-être, Paulette Lenert.

Ce sera du très lourd à contrer par le CSV, le DP et déi gréng, également renvoyés dans l’opposition lors des dernières législatives. Le cap est d’ores et déjà mis sur le 9 juin 2024.