Jours de lumière

Les Jeux olympiques ont été officiellement lancés vendredi soir au cœur de la capitale française. Surprises, émotions, ferveur, tous les ingrédients étaient réunis pour que la fête soit belle. Sauf peut-être un. La fameuse trêve olympique. Nous en sommes loin aujourd’hui dans notre monde déchiré par de nombreux conflits.

Les appels, timides, à faire de ce rendez-vous d’humanité une occasion pour faire taire les armes n’ont pas été entendus. Aucune réaction, si ce n’est quelques haussements d’épaules dédaigneux. Voir la planète unie quelques jours pour célébrer la différence à travers la compétition? Une utopie. Toujours. Mais le rêve résiste et résistera encore.

Depuis vendredi, Paris ouvre ses bras à toutes les nations pour un moment suspendu, au-dessus du fracas des bombes. La fête sera belle, c’est certain. Malgré les dangers qui menacent dans l’ombre l’évènement, malgré ceux qui veulent diviser les acteurs de ce rendez-vous magique, malgré ceux qui haïssent à cause d’une couleur de peau, d’une religion, de convictions politiques. Les Jeux olympiques de Paris seront l’occasion de redonner un certain sens au mot «humanité».

«Ce n’est que du sport», diront certains. Non, la flamme qui va brûler 17 jours est celle d’un esprit retrouvé, d’un espoir qui ne s’éteint pas. Nous allons vivre des journées pleines d’émotions, riches en rencontres au Stade de France ou sur les différents sites d’accueil des compétitions. Pour la quasi-totalité de la planète, nous vibrerons à distance. Mais à l’unisson. Enfin.

Et nous allons revivre de «vrais» Jeux. La dernière édition, à Tokyo, avait dû être décalée d’une année à cause de l’épidémie de coronavirus. Organisée en 2021, elle s’était déroulée presque à huis clos. Les sportifs étaient au rendez-vous, mais le monde manquait autour des terrains pour témoigner de l’accomplissement de leurs exploits et surtout célébrer ce moment d’union autour des athlètes. Quelle que soit leur nationalité. Aujourd’hui, la Ville Lumière va essayer de faire oublier ce triste souvenir et de panser les plaies de notre monde parfois si dur et si divisé. Les Jeux s’ouvrent. Qu’ils soient grands et beaux !