Jour de tentation

Vendredi, c’était Black Friday. Il semble que le Grand-Duché s’est dorénavant habitué à ce rendez-vous. Il suffisait de voir la fréquentation dans les centres commerciaux pour le constater. Mais, dans beaucoup de commerces, le Black Friday s’était transformé en Black Friday Week, histoire d’étaler un peu la frénésie d’achat et de ne pas submerger les équipes devant accueillir les clients.

De quoi aussi se donner de l’air dans les travées des magasins pour tous ceux qui souhaitaient dénicher la bonne affaire. Le moment est idéal : beaucoup sont venus faire les courses pour Noël (ou la Saint-Nicolas) et faire plaisir, à un prix raisonnable, à leurs proches. Mais le rendez-vous paraît avoir changé. Il est devenu beaucoup plus calme.

Vendredi, sur les réseaux sociaux, les vidéos marquant ce Black Friday pullulaient. Elles dévoilaient des masses incroyables de consommateurs attendant devant les grilles de grandes surfaces avant de se ruer à l’assaut des rayons et tenter de prendre une télé ou un ordinateur des mains d’un «concurrent» venu aussi tenter de repartir avec quelque chose à prix cassé.

Encore des fake news? Non, ces vidéos étaient des témoignages «historiques». Aujourd’hui, l’ambiance est beaucoup plus policée dans les commerces. Et, tenez-vous bien, même aux États-Unis! Avons-nous eu une prise de conscience soudaine? Avons-nous réussi à combattre notre tendance aux achats compulsifs? Non.

Aujourd’hui, c’est le magasin qui vient à vous et il se trouve dans votre poche. En un clic, au calme, vous voilà bientôt servi sans devoir assommer le voisin de la file d’attente. De plus, les promotions et les prix cassés ont lieu maintenant durant toute l’année et il suffit de scroller ou naviguer sur le Net pour trouver toujours moins cher.

La folie consumériste n’a pas disparu. Elle est juste plus discrète. Le monde merveilleux du marketing a, en plus, imaginé plein d’autres rendez-vous pour nous faire dépenser toute l’année et parfois acheter des objets qui seront utiles une ou deux fois avant de finir abandonnés dans un garage, une cave. Le Black Friday a changé… mais pas nous, semble-t-il.