Comme chaque année depuis neuf ans, Apple a présenté mercredi soir la nouvelle version de son iPhone. Aujourd’hui septième du nom, elle améliore la précédente, à grand renfort d’effets marketing que la firme à la pomme maîtrise à la perfection.
Des améliorations telles que l’obsolescence programmée de la version précédente va pousser les accros de la pomme à changer d’appareil, à dépenser quelques centaines d’euros pour un téléphone un peu plus puissant, un peu plus beau, un peu plus technologique.
Depuis son lancement, l’iPhone s’est écoulé à un milliard d’exemplaires. Un chiffre incroyable, une réussite commerciale monumentale qui a fait d’Apple la société la plus valorisée à la Bourse de New York. Mais à quel prix ?
Apple, comme ses concurrents, joue à maximiser les profits en installant volontairement le manque chez les consommateurs. Depuis la première version de l’iPhone, et la première version de l’iPad, la société renonce à des améliorations faciles pour les faire payer plein prix l’année suivante. Et ça marche. Naïvement, le consommateur croit à la révolution perpétuelle, à la nécessité de posséder un smartphone à 800 euros pour exister socialement, pour marquer sa réussite. Tout aussi naïvement, il participe à l’exploitation à fonds perdus des ressources naturelles, de ces terres rares si prisées et souvent exploitées dans des zones de conflits. Il croit surtout que ce bel objet est sans conséquences.
C’est oublier qu’une partie du milliard d’iPhones écoulés depuis 2007 a rendu l’âme et rempli les poubelles du monde. Que les métaux lourds qu’ils contiennent n’ont pas toujours été retraités ou alors dans des conditions exécrables.
C’est surtout oublier que les concurrents d’Apple appliquent la même stratégie avec leurs modèles et que la course à l’échalote est sans fin, dans la compétition boursière qui les oppose.
Alors pour la planète, pour son porte- monnaie, il est peut-être envisageable, parfois, de procrastiner l’achat d’un nouveau modèle de smartphone, ou de tablette. Ou de voiture…
Christophe Chohin (cchohin@lequotidien.lu)