Une nouvelle façon de s’amuser est à la mode chez les jeunes et moins jeunes depuis quelques années maintenant. Vous avez peut-être été surpris en traversant une place ou un parc le dimanche matin de découvrir de nombreuses petites bonbonnes métalliques. Il ne s’agit pas d’un dépôt sauvage d’ordures ou d’un pâtissier qui aurait semé son précieux matériel. La réalité est bien plus triste.
Ce sont en effet les «souvenirs» laissés par les adeptes de gaz hilarant. Ce produit, que l’on trouve notamment dans les petites bonbonnes en inox pour faire monter une crème chantilly avec un siphon, est détourné de sa fonction première. Le protoxyde d’azote est transvasé dans des ballons de baudruche et ensuite inhalé, provoquant un état second.
Le Grand-Duché n’est pas épargné par le phénomène. En répondant à une question parlementaire, la nouvelle ministre de la Santé, Martine Deprez, a indiqué que ses services connaissaient évidemment ce type de comportement. Mais la représentante du gouvernement ajoute qu’il est très difficile de le combattre. En effet, les moyens de s’approprier le produit sont très divers et l’amateur de ce type de produit peut en recevoir chez lui en quelques clics.
Selon les services spécialisés, il ne semble pas que la prévalence de l’usage détourné de protoxyde d’azote ait significativement augmenté au cours de l’année écoulée à l’échelle nationale, explique la ministre. Ses services réagiront en cas de hausse du nombre d’amateurs de ce produit. Mais, en attendant, aucun projet de loi ne va pour l’instant être rédigé pour enrayer le phénomène. C’est donc aux parents de prendre leurs responsabilités pour protéger leurs enfants !
Prendre ce type de produit n’est pourtant pas anodin. La consommation de ce gaz peut provoquer asphyxie, perte de connaissance, désorientation… En cas de consommations répétées et à intervalles rapprochés, de sévères troubles neurologiques, hématologiques, psychiatriques ou cardiaques peuvent même survenir.
D’autres pays comme la France ont déjà légiféré pour éviter la vente de ces produits aux mineurs et dans certains commerces. Au Luxembourg, les bonbonnes argentées ne sont pas près de disparaître du paysage.