Comme une histoire qui se répète. La région du Golfe vit actuellement une période de tension qui inquiète le globe. De chaque côté du golfe Persique (ou golfe Arabique), l’Arabie saoudite et l’Iran se font face, se regardent en chiens de faïence. Pétroliers «sabotés», attaque de drones sur des sites pétroliers en Arabie saoudite menée par les milices yéménites houthies appuyés par l’Iran, ces dernières heures ont vu un regain de violences alors que les États-Unis, alliés de Riyad, surveillent la situation de près. De très près même. Vendredi, le Pentagone a annoncé l’envoi au Moyen-Orient d’un navire de guerre transportant des véhicules, notamment amphibies, et d’une batterie de missiles Patriot, s’ajoutant au déploiement dans la région d’un porte-avions face à des menaces d’attaques «imminentes» attribuées à l’Iran. Vous parlez d’une poudrière!
Le chef de la diplomatie britannique, Jeremy Hunt, a même estimé ce week-end qu’une guerre «par accident» était possible dans la région entre Américains et Iraniens, si la pression venait à être trop forte d’un côté comme de l’autre. De quoi donner des sueurs froides quand on voit les déploiements de force et les propos belliqueux des deux parties. «S’ils font quelque chose, ils vont souffrir énormément», a dit Trump pas plus tard que lundi. Inutile de dire qu’à Téhéran aussi les menaces à peine voilées n’ont pas cessé ces derniers jours.
Et puis, comme si l’élastique était trop tendu et que tout le monde avait peur qu’il ne casse, la situation s’est subitement calmée hier. En Russie, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a réfuté hier toute volonté de guerre avec l’Iran de la part des États-Unis. Dans le même temps, toujours selon l’AFP, le guide suprême de la République islamique d’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, a affirmé hier qu’«il n’y aurait pas de guerre» avec les États-Unis parlant juste de test de détermination entre les nations pour évoquer la situation actuelle dans le Golfe. Le soufflé retombe… mais quelque chose nous dit que cela ne va pas durer. Ces jeux dangereux vont encore continuer. Jusqu’à l’irréparable?
Laurent Duraisin