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Je suis un génie très stable

Je suis moi aussi un «génie très stable» : comme Donald Trump, je sais lire l’heure, reconnaître un chameau et je sais aussi qu’un vélo ne roule pas sur des rails de chemin de fer…

Pour (se) rassurer sur ses aptitudes mentales, le président américain s’est soumis, la semaine dernière au Montreal Cognitive Assessment (MoCA), à un test permettant de détecter d’éventuels troubles cognitifs. Depuis, les sites internet en font leurs choux gras, invitant les lecteurs à passer l’examen qu’ils réussissent sans difficulté. Pour être honnête, il faut dire que nul ne sait à quelles questions Donald Trump a réellement répondues, les sites posant les plus faciles d’entre elles dans le but évident de le railler et le caricaturer – ce qu’il a bien cherché.

Le 45e président des États-Unis a passé l’épreuve avec un score de 30/30, selon son médecin qui en a commenté le résultat lors d’une conférence de presse. Mais cela n’apaise pas les inquiétudes des partenaires des États-Unis, ses concitoyens ou le sénateur républicain Bob Corker qui en octobre comparaît la Maison Blanche à une «halte-garderie pour adultes» : «Je sais de source sûre que chaque jour, à la Maison-Blanche, le but est de le contenir.» Pour faire taire ces critiques, réitérées dans le livre Fire and Fury : Inside the Trump White House, le président a lancé il y a une semaine «je suis un génie très stable» et passé le fameux test MoCA.

Sans surprise, un an après sa prestation de serment, Trump est imprévisible, irrationnel, irresponsable. Il se fâche avec tout le monde, isole et affaiblit son pays sur le climat, se querelle avec des alliés normalement aussi indéfectibles que Londres. Quand il joue au boutefeu avec l’Iran, la Corée du Nord ou Jérusalem, il menace la stabilité et la paix dans le monde. Depuis un an, il enchaîne les bévues à un tel rythme qu’il est impossible d’en dresser la liste.

Mercredi, son médecin a aussi péroré sur «l’étonnante» santé physique du milliardaire de 71 ans. Outre son «génie», Trump serait doté de gènes exceptionnels et il pourrait facilement effectuer un second mandat, a dit le médecin. Une perspective qui fait frémir.

Fabien Grasser

Un commentaire

  1. Ben finalement, Fabien, comme les autres, vous alimentez le « Trump bashing ». Rien d’original. Décevant.

    Je n’ai pas de sympathie particulière pour Trump mais il a le mérite de donner des grands coups de pied dans la fourmilière comme il l’avait promis. Cela fera finalement peut-être bouger les lignes. Je regardais récemment un reportage sur n-tv qui laissait la parole à une grande diversité d’Américains (contrairement à la plupart des médias qui ne laissent entendre qu’un son de cloche) et il n’est pas tjs aussi mal perçu qu’il ne paraît parce qu’il ose des choses qu’Obama – par exemple, et que je respecte profondément – n’est jamais parvenu à faire, complètement paralysé par son prix Nobel de la Paix, attribué beaucoup trop prématurément. D’autres (Poutine, Erdogan, Kim…) ont profité de son laxisme pour faire leur nid là où il avait laissé des espaces béants de « laisser-faire ».

    Un exemple : le conflit Israélo-Palestinien. Dans ses positions, il semble donner une chance à l’option « un seul état ». J’ai envie de dire : pourquoi pas ? Des positions que l’on croyait irréconciliables sont parvenues à des accords (sans que ce soit parfait, je le concède) : Afrique du Sud, Irlande du Nord pour ne citer que les plus emblématiques, sans créer une « partition ». Alors, pourquoi ne pas essayer ça alors que depuis 50 ans tout le monde se casse les dents (le brave Obama inclus) sur une solution à 2 états. On verra bien, l’idée n’est peut-être pas si stupide…