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Impatience grandissante

La ministre de la Santé, Paulette Lenert, aura ce mercredi la lourde tâche de proposer au Conseil de gouvernement une prolongation, voire un alourdissement, du confinement partiel décrété le 26 novembre. Après près de 10 mois de lutte contre le coronavirus, l’impatience de la population à retrouver la normalité d’avant-pandémie est grandissante. On peut sentir cette même impatience dans le camp politique, y compris au sein de la majorité tricolore. Mais rien n’y fait. «Dans les prochains mois, nous allons encore devoir faire des efforts et accepter des privations», met en perspective Mars Di Bartolomeo, le «Monsieur Covid» de la Chambre des députés.

D’aucuns ont pourtant voulu faire croire que l’arrivée du vaccin allait être synonyme d’une levée des restrictions. En réalité, elle constitue tout au plus une lueur d’espoir. «Étant donné que le remède vaccinal tant attendu ne commence qu’à émerger, on sait déjà avec certitude qu’il ne sera, au départ, pas disponible à volonté», fait remarquer la Commission nationale d’éthique dans son avis sur la stratégie de vaccination. Il s’agira d’une entreprise de longue haleine.

Le défi majeur sera de convaincre au moins 70 % de la population de se faire vacciner afin d’atteindre ainsi une immunité collective contre le Covid-19. À ce stade, bon nombre de questions restent sans réponses. Il faudra attendre de plus amples informations sur la disponibilité des vaccins, leurs types et leurs caractéristiques. Adopter une attitude critique, ne serait-ce que pour éclairer au mieux les anti-vaccins, est nécessaire. En même temps, il ne faut pas forcer la dose. Réclamer dès à présent, comme l’a fait le CSV hier, une chronologie détaillée de la vaccination est contre-indiqué. Il en va de même pour l’ADR qui remet ouvertement en question la sécurité de la vaccination, alors que les autorités n’ont en rien dilué les critères scientifiques pour accorder leur feu vert au vaccin.

De leur côté, déi gréng continuent à mettre la pression sur leurs partenaires de coalition. Hier, le député Marc Hansen a clairement revendiqué un plan de gestion de la pandémie contenant différentes phases de restrictions. Ce changement d’attitude est un indicateur qui annonce un hiver mouvementé sur le plan tant sanitaire que politique.

David Marques