Comment imaginez-vous l’an 2000 ? Oui, la question est périmée. Mais on oublie à quel point elle a trotté dans la tête de nos parents et de nos grands-parents, pour qui le XXIe siècle était celui de tous les possibles.
Rappelons qu’à l’époque les médias et revues scientifiques claironnaient qu’en l’an 2000 l’homme réaliserait ses rêves les plus fous : se déplacer dans des voitures volantes, coloniser la Lune, vivre avec des cyborgs et pourquoi pas se téléporter ou voyager dans le temps…
En témoigne une vidéo de l’Institut national de l’audiovisuel (INA), qui tourne actuellement sur les réseaux sociaux, et qui livre les espoirs et les craintes d’écoliers français en 1969.
« Comment les enfants imaginaient l’an 2000 en 1969 ? »
Excellente archive de l’@Ina_audiovisuel. pic.twitter.com/DU1xzdPtNT— Corentin ? (@co__pi) 21 octobre 2016
En l’an 2000, «chaque homme se mettra un moteur dans le dos pour voler», affirme ainsi un garçon. Presque : les jet packs n’envahissent pas encore le ciel, la mode est plutôt à glisser sur l’asphalte avec des skates motorisés… «Je crois qu’ils se nourriront beaucoup plus de choses artificielles, chimiques, que de choses naturelles», «ils mangeront une pilule en vitesse», prédisent d’autres enfants. Plutôt clairvoyant : la malbouffe est en passe de devenir le mal du XXIe siècle ! «Il suffira d’appuyer sur un bouton et tout se fera mécaniquement, avec des robots.» «Il n’y aura plus de travail pour les chômeurs, ils devront traîner dans les rues», ajoutent des camarades. Là encore, il faut admettre que la réalité a beaucoup rejoint la fiction. «Peut-être qu’en l’an 2000 les hommes ne feront plus la guerre, car la Terre ne formera plus qu’un seul pays». Hélas pour ce doux rêveur, son espoir pacifiste s’est dissous dans la mondialisation et la réalpolitique…
Et aujourd’hui ? Il serait intéressant de tendre à nouveau le micro à la génération 2000, pour connaître ses espoirs et craintes pour 2100. Ont-ils toujours soifs de conquête spatiale ? Croient-ils au progrès, au bio, au travail, à la paix ? Ces questions sont essentielles, car en imaginant le futur, les jeunes questionnent l’héritage de leurs aînés du XXe siècle : le présent.
Romain Van Dyck