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Il ne faut plus mégoter

Au Luxembourg, près de 1 000 personnes meurent chaque année à cause du tabac. Parmi elles, 80 sont des fumeurs passifs. Le chiffre est éloquent et ne varie presque pas chaque année. Avec les résultats de l’étude TNS Ilres autour du tabac qui vient de sortir, et qui montre une augmentation du nombre de fumeurs et de fumeuses dans le pays ces dernières années (lire par ailleurs), ce chiffre ne risque pas de baisser. Au contraire, il va même augmenter… Malheureusement.
La Fondation Cancer semble bien seule pour tenter de faire reculer la consommation tabagique dans le pays.

Le courage de ses membres ne suffit pas à faire passer ce message simple auprès de la population : le tabac tue. Nous avons connu au Grand-Duché des gouvernements beaucoup plus combatifs face à la cigarette. Souvenez-vous. En 2006, il était désormais interdit de fumer dans les restaurants, puis en 2014, c’était au tour des discothèques et des cafés de bannir la fameuse cigarette. À chaque fois, le débat avait été intense, mais les ministres à l’époque avaient tenu bon. Impossible d’imaginer aujourd’hui un quelconque retour en arrière, même pour les fumeurs les plus hargneux.

Pourtant, interdire de fumer dans certains endroits ne veut pas dire que l’on lutte contre la consommation de cigarettes, on protège uniquement ceux qui ne fument pas des effets nocifs de ce produit. Pour les amateurs de nicotine, il suffit de fumer dehors. Non, il faut aller au-delà de cet inconfort. Questionnez les fumeurs autour de vous! Ils vous diront, pour la plupart, qu’ils veulent arrêter. Il faut les accompagner et lancer de véritables actions encadrées par des professionnels afin qu’ils se débarrassent de leur manie potentiellement mortelle. Il faut être ambitieux et rester offensif année après année et ne pas s’arrêter à quelques interdictions. Et, finalement, pourquoi ne pas augmenter le prix des cigarettes au Grand-Duché pour financer toutes ces actions ?

Laurent Duraisin