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Histoire de gros sous (bis)

Le syndicat des fabriques d’église a ressorti l’artillerie lourde pour se défendre une nouvelle fois contre l’«expropriation» de ses biens et de ses avoirs.

Sans utiliser le terme, les fabriques d’église reprochent au gouvernement mais aussi à l’archevêché une «spoliation» perpétrée dans le cadre de l’abolition des fabriques, amenées à céder les droits de propriété de leurs édifices religieux, mais surtout de leurs terrains et immeubles à un fonds de gestion commun, qui sera administré par l’Église catholique.

Comme nous l’avions déjà écrit dans ces colonnes le 24 août 2016, la réforme des fabriques d’église se résume donc en fin de compte à une histoire de gros sous. Des vertus comme la solidarité ou la charité semblent être des coquilles vides pour les gérants des fabriques d’église autant que l’est, du moins selon l’interprétation du Syfel, le concept de démocratie participative.

Il est curieux que le syndicat des fabriques d’église monte à chaque fois au créneau lors des fêtes de fin d’année. Fin 2016, le Syfel avait torpillé la signature d’une convention pour l’entretien de la basilique d’Echternach en assignant le jour même l’archevêque en justice.

Le seul fait que Jean-Claude Hollerich soit traîné devant un juge témoigne du profond déchirement qui existe au sein même de l’Église catholique.
Mais le Syfel a aussi le don de se tirer des balles dans le pied. Dans le cas de la basilique, l’État était bien prêt à assumer une partie de l’entretien de cet édifice historique.

L’argumentation du Syfel ne tient pas non plus toujours la route. S’il reste ainsi déplorable que le ministre de l’Intérieur, Dan Kersch, peine toujours à dialoguer avec le camp syndical, les termes guerriers du Syfel le sont tout autant. Et puis, il y a des airs de «faits alternatifs» dans les arguments du syndicat, qui a évoqué hier une «étatisation» de ses biens.

Le contraire, seul, est pourtant vrai, puisque leurs avoirs vont être versés dans un fonds catholique, agissant de manière autonome.
Si la messe, du moins législative, semble être dite aujourd’hui, il reviendra aux juges de trancher définitivement ce différend qui n’a rien de sain(t).

David Marques