Hep taxi !

La question des tarifs des services de taxis au Luxembourg vient de réapparaître avec la publication d’une étude montrant que malgré la loi du 5 juillet 2016, visant à faire baisser les tarifs des taxis par le biais de la libre concurrence et entrée en vigueur en septembre de la même année, les chiffres prouvent le contraire. La loi a effectivement entraîné une baisse de 4,3% des tarifs durant une première phase, de mars 2017 à juillet 2017. Mais ceux-ci ont augmenté de 11,2% entre juillet 2017 et décembre 2018. Résultat, les clients des taxis se sont retrouvés avec une hausse moyenne de 6,6% entre septembre 2016 et décembre 2018. Pas vraiment la première intention de cette loi.

Un constat que s’est empressée de relayer l’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC). Cette dernière a d’ailleurs souligné qu’elle avait prédit cette situation à l’époque, s’appuyant sur son expérience : «L’expérience a en effet montré qu’une libéralisation des prix entraîne presque toujours une augmentation de ceux-ci.» Par conséquent, l’ULC demande une nouvelle étude et une adaptation de la réglementation en fonction des résultats de cette étude.

Quoi qu’il en soit, les taxis restent chers au Luxembourg. Certains diront trop chers. À titre d’exemple, il faut compter environ 30 euros pour une course de la gare de Luxembourg à l’aéroport du Findel. Compter au minimum le même prix la nuit, pour rentrer d’une soirée arrosée au centre-ville jusqu’à la périphérie de la capitale.

Mais, en y réfléchissant bien, cette trentaine d’euros n’est pas non plus le bout du monde. Alors oui, les taxis sont chers au Luxembourg, un pays où il est possible de trouver des bus de nuit affrétés par les communes pour les résidents voulant faire la fête jusqu’au milieu de la nuit. Un pays qui dispose d’un réseau de transports en commun journalier très développé et ne coûtant que 2 euros le ticket.

La réelle question à se poser est : qui prend le taxi ? Selon la dernière étude, 52% des résidents répondent ne jamais prendre de taxi au Luxembourg alors que 3% en prennent au moins une fois par semaine. Doit-on alors vraiment adapter une législation pour 3% de la population ?

Jeremy Zabatta