L’une des expressions favorites du plus grand parti d’opposition du CSV, au cours de la dernière législature, aura été celle de qualifier son action de contrôle du gouvernement comme étant une opposition résolument «constructive».
Du côté de la majorité, l’on s’est forcément montré bien plus sceptique quant à cette supposée «constructivité». Si bien qu’au terme de la législature, Xavier Bettel estimait, dans les colonnes du Quotidien, que le CSV avait fait (durant les cinq dernières années) «de l’opposition, point». Interrogée à ce sujet dans notre édition du week-end, la principale intéressée, à savoir la nouvelle cheffe du groupe CSV à la Chambre des députés, Martine Hansen, indiquait que le CSV proposera une opposition «constructive» qui sera bien plus «active» et «réactive» qu’au cours de la législature écoulée…
Cela promet d’avance de belles joutes verbales, puisque le propos de Martine Hansen ne vise certainement pas à qualifier l’opposition de son «mentor» de prédécesseur, Claude Wiseler, comme ayant été trop «gentille», mais plutôt à rappeler que le CSV avait dû composer avec un héritage de sa propre famille. «Il était parfois ‘compliqué’ pour nous de critiquer et de rejeter des projets de loi qui étaient le fruit de ministres CSV», a estimé Martine Hansen, faisant allusion aux textes de lois déposés au Parlement lors de la législature 2009-2013, sous Juncker.
Alors, à quel type d’opposition s’attendre à partir de mercredi, c’est-à-dire au lendemain de la déclaration du Premier ministre sur son programme gouvernemental, étant donné que le CSV n’est plus «pieds et poings liés» ? Une opposition «constructive» ou bien plus encore ?
Une chose est certaine : le CSV ne lâchera rien, à l’image de ce qu’il a fait lors du gouvernement d’affaires courantes, en s’acharnant sur Étienne Schneider. Et ce, pour une simple et double bonne raison : il compte bien revenir enfin au pouvoir, en 2023, et Martine Hansen pourrait bien se retrouver en duel face à Xavier Bettel, pour le poste de «Première ministre», ce qui serait une autre grande «première» pour le pays et pour Hansen, déjà première femme cheffe de fraction CSV de l’histoire…
Claude Damiani