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Habiter en commun

La Ville de Luxembourg n’invente rien quand elle présente son premier projet d’habitat participatif. Cela fait déjà longtemps que cette alternative à l’achat et à la location, cette fameuse troisième voie, a fait ses preuves à l’étranger.

Avec les problèmes de logement que connaît le Luxembourg, c’est à se demander pourquoi des communautés ne sont pas formées un peu partout dans le pays pour imaginer ensemble un immeuble dans lequel il ferait bon vivre en partageant des biens et des intérêts communs.

Le projet de la Ville de Luxembourg ne va pas dans le sens d’une coopérative, mais d’une copropriété construite par plusieurs ménages animés par un projet commun. Pas de subvention prévue mais la mise à leur disposition des terrains avec la possibilité d’un bail emphytéotique de 99 ans, comme l’a annoncé Lydie Polfer, la bourgmestre de la capitale.

Ou bien la possibilité d’acheter le terrain. Le groupement d’habitants choisira son option comme il choisira tout le reste. C’est ça le projet commun, décider ensemble de construire une salle de jeux pour les enfants de l’immeuble, une salle des fêtes pour les plus grands, ce qui permet d’économiser la place d’une salle à manger, idem pour la buanderie, etc.

Tout est possible, même la salle de musique ou la piscine. Une nouvelle forme d’habitat pour le Luxembourg qui permettrait de rationaliser les services comme la garde des enfants, d’économiser de l’énergie, d’échanger avec son voisin de palier avec qui l’on a conçu le collectif.

Et pourtant, la capitale présente son tout premier projet de ce type. Les encouragements étaient plutôt attendus du côté du ministère du Logement, qui pourtant n’ignore pas cette alternative qui porte ses fruits au-delà des frontières et qui a déjà eu l’occasion de dire qu’il s’y intéressait.

Caritas avait édité un guide de l’habitat participatif intitulé «Se loger autrement mieux» en octobre 2014, qui expliquait clairement les différentes étapes d’un projet d’habitat en coopérative. Tout y était pour inspirer le gouvernement et donner un cadre législatif favorable aux coopératives d’habitation.

Encore un petit effort.

Geneviève Montaigu