Les personnes passant devant les stations-services luxembourgeoises judicieusement placées à la frontière française ont pu le constater : les voitures immatriculées dans l’Hexagone sont plus nombreuses que d’habitude à faire la queue devant les pompes. Et pour cause, que ce soit le diesel ou l’essence, les prix ont flambé chez nos voisins. Jugez plutôt : aujourd’hui, en France, il faut débourser en moyenne près de 1,57 euro pour un litre d’essence (Super 95) et près de 1,53 euro pour un litre de gasoil. Des montants à mettre en parallèle avec les prix affichés au Grand-Duché : 1,219 euro le litre pour l’essence (Super 95) et 1,169 euro le litre pour le diesel.
Ceux qui habitent bien loin de la frontière luxembourgeoise et son pétrole peu cher font la grimace. Et il n’est plus vraiment question de résignation. Un vent de fronde souffle maintenant chez les usagers de la route français et les premières manifestations ont éclaté sur les routes. Vendredi dernier, près de 500 automobilistes mécontents ont pris leur voiture pour organiser une opération escargot à Dole, près de Besançon, dans l’est du pays. Oui, ils ont brûlé du carburant en bloquant des routes pour protester. Ironie. La mobilisation a été forte grâce aux réseaux sociaux qui ont fait caisse de résonance… Et ce n’est que le premier coup de semonce : d’autres manifestations de ce type sont prévues, dont un grand-rendez-vous national le 17 novembre.
Pourtant, cette hausse des prix a une explication. Elle est liée à l’effet conjugué de l’augmentation des prix du pétrole et de la hausse chaque année de la «taxe carbone», celle créée pour «sauver» la planète du réchauffement climatique. Mais l’automobiliste (français ou d’une autre nationalité) se fiche de la géopolitique ou de réduire le réchauffement climatique de quelques degrés. Ce qui l’intéresse d’abord, c’est ce qui lui reste au fond de son portefeuille à la fin du mois. Et, aujourd’hui, pour les Français, cela ne semble plus tenable. Le coûteux sauvetage de la planète attendra…
Laurent Duraisin