Accueil | Editoriaux | Gramegna sort de sa réserve

Gramegna sort de sa réserve

Après avoir fait saigner les contribuables, le gouvernement a décidé de changer de cap à l’entame de la deuxième moitié de la législature. Le projet de budget déposé lundi par le ministre des Finances peut être considéré comme une opération de séduction de la part de la coalition tricolore pour reconquérir les électeurs.

Pour Pierre Gramegna, il n’y avait pas d’autre choix que de couper dans le vif au début de la législature. Sans le paquet d’avenir, qui selon le ministre a eu l’effet escompté, le regain de santé des finances publiques n’aurait pas été possible. Et le ministre libéral assume pleinement les choix pris, contrairement au vice-Premier ministre socialiste, Étienne Schneider, qui a une nouvelle fois répété samedi en marge de la Réunion européenne des étudiants luxembourgeois (REEL), que le paquet d’avenir avait été une «erreur». «On s’est mis tout le monde à dos, alors qu’aujourd’hui la croissance démontre que ces mesures n’auraient pas été nécessaires», s’est défendu le ministre de l’Économie. Les avis sur le passé récent semblent donc diverger au sein de la coalition. Mais leur objectif est désormais commun : profiter des deux dernières années de leur mandat pour récolter les fruits de leur important travail tout en séduisant les électeurs potentiels pour pouvoir poursuivre l’aventure à trois.

Au niveau des chiffres bruts, le potentiel est là. L’opposition fustige le déficit public qui atteindra, en 2017, près d’un milliard d’euros. La question de savoir si cette politique budgétaire est justifiée se pose clairement. Mais il ne faut pas oublier que sous les précédents gouvernements la stratégie n’a pas été différente.

Personne n’a jusqu’à présent dit stop à cette évolution galopante. Le ministre des Finances se sent, lui, aujourd’hui en position de force. Pierre Gramegna est même sorti de sa réserve, hier matin, en défiant l’opposition. Il l’a appelée à dire ouvertement dans quels domaines elle compte couper dans les dépenses de l’État. Dans un premier temps, les réponses réunies du CSV, de l’ADR et de déi Lénk étaient peu éloquentes. Au plus tard en octobre 2018, ils devront mettre cartes sur table.

David Marques (dmarques@lequotidien.lu)

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.