Gilets jaunes, colère noire

Le signe de ralliement a fleuri un peu partout dans les rues de France ces dernières semaines : un gilet jaune posé sur le tableau de bord de son véhicule. Particuliers, artisans, routiers, beaucoup veulent montrer leur colère face à la hausse des taxes sur le carburant, décidée dans le cadre de la transition énergétique. Une transition qui, finalement, sera douloureuse et bien difficile à mettre en œuvre.

Ces «gilets jaunes», comme ils se sont baptisés, risquent bien de semer la pagaille sur les routes de France, ce week-end, et d’embarrasser le gouvernement. Malgré les annonces, hier, du Premier ministre français, Édouard Philippe, qui a esquissé quelques gestes pour aider ceux qui ont vu leur facture énergétique flamber, ces citoyens français sont bien décidés à organiser leur grande manifestation nationale, samedi, dans tout le pays. Des opérations escargot sont aussi prévues près du Grand-Duché, de l’autre côté de la frontière, dans le secteur de Longwy, sur l’A30 et sur l’A31. Prendre sa voiture et vider son réservoir pour protester contre la hausse du prix des carburants prête à sourire. Pourtant, cette colère qui va se concrétiser samedi va au-delà d’une simple exaspération sur les taxes du carburant.

Il y a un peu plus d’un an, Emmanuel Macron arrivait à l’Élysée. Aujourd’hui, le bilan sur le front de l’emploi est décevant, les salaires stagnent, certaines taxes augmentent pour équilibrer les comptes et le pouvoir d’achat est en berne. Certains ménages sont dorénavant pris à la gorge et ont donc décidé de brandir leur fameux gilet jaune pour demander un changement de politique. La manifestation prévue samedi est organisée hors des partis traditionnels. Mais certains tentent déjà de se greffer à cette contestation populaire, histoire de récupérer bassement quelques voix sans avoir forcément de solution à proposer aux manifestants. Les élections européennes se rapprochent et elles seront aussi un nouvel indicateur concernant la politique suivie par Emmanuel Macron.