Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La crise du coronavirus n’a été qu’une courte pause, rapidement oubliée. Le Grand-Duché est de nouveau lancé sur les rails d’un développement économique effréné et cette locomotive risque de tout écraser sur son passage…
Le prix du développement luxembourgeois est parfois lourd à payer. Il faut construire de nouveaux logements pour une population qui augmente, trouver de la place pour les nouvelles entreprises qui s’installent et les anciennes qui grandissent, adapter les réseaux routiers et ferroviaires pour accompagner cet emploi qui décolle et aider les frontaliers, qui sont de plus en plus nombreux à venir, à déployer leurs talents au Luxembourg. Et cette fuite en avant semble sans fin, le covid aura juste enrayé la machine une petite année.
Le pays change et à une vitesse folle. Il suffit parfois de ne pas se rendre dans un quartier pendant quelques années pour le retrouver complètement transfiguré. Pour ne pas dire méconnaissable. De quoi avoir le tournis.
Mais ce développement peut parfois coûter cher. Certains bâtiments qui donnent de la personnalité à nos rues et nos villes disparaissent bien souvent au gré de l’action de promoteurs immobiliers qui voient grand et moderne.
Adapter les infrastructures publiques à l’afflux des usagers oblige aussi à faire des sacrifices en gommant, avec bulldozers et engins de démolition, des bâtiments qui sont devenus au fil des décennies une part de nous-mêmes. Et nous pourrions décliner cela à l’infini.
Repensons un instant à quoi ressemblait le pays il y a 20 ans. Oui, le Luxembourg peut s’enorgueillir d’avoir avancé, changé, innové. Mais il ne faut pas non plus qu’il perde son âme. Bien souvent, ces nouvelles constructions ressemblent à des monolithes froids et sans âme. Et ils envahissent peu à peu nos rues les plus typiques.
Artificiel et sans saveur, voilà à quoi ressemblent parfois certains quartiers. Aujourd’hui, des associations s’émeuvent de cette situation. Il faut aussi les écouter, car à la vitesse où va le Luxembourg, à quoi le pays va ressembler dans 20 ans ?