De quoi a-t-on peur? D’un attentat à la courgette explosive perpétré par le Concombre masqué? C’est un peu la question que se posent Élodie et Julien. Ce couple français de maraîchers bios a vu, il y a une semaine, les gendarmes débouler dans leur ferme de Dordogne, munis d’un ordre de perquisition administrative délivré en vertu de l’état d’urgence. La descente était motivée par la lutte antiterroriste. Il faut dire qu’il y a trois ans, Élodie et Julien ont distribué (une seule fois) des tracts contre la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. De vrais dangers publics!
Le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a depuis légitimé l’exploit des gendarmes et justifié des dizaines d’actions semblables contre des défenseurs de l’environnement et autres «zadistes». C’est-à-dire des militants qui, à un moment de leur existence, ont usé de leur droit à la liberté de manifester et d’expression. En janvier, la défense de cette liberté avait arraché des trémolos aux mêmes responsables politiques qui musellent aujourd’hui les voix discordantes pendant la tenue de la COP21 à Paris. Pourtant, avant les attentats du 13 novembre, le gouvernement français jugeait les opinions divergentes des militants bienvenues dans le débat sur le changement climatique. Mais les écolos ne sont pas les seuls à subir ces abus. Les bavures policières se multiplient comme en a fait l’expérience un couple de Parisiens, embarqué manu militari dimanche soir pour avoir tenté de mettre fin à un passage à tabac d’un dealer par quatre policiers en civil.
À quelques jours des régionales, le Premier ministre français, Manuel Valls, entend prolonger l’état d’urgence jusqu’en avril, pensant ainsi endiguer le Front national. L’expérience montre pourtant que la surenchère sécuritaire ne détourne pas l’électeur de l’extrême droite. Après le virage libéral déjà pris par Hollande en matière économique et sociale, il est plus probable que sa posture de père Fouettard finisse par faire fuir encore un peu plus son électorat le plus fidèle. Dans cette affaire, le gouvernement socialiste agit sans complexe, tirant prétexte de la lutte contre le jihad pour bâillonner les empêcheurs de cogiter en rond et jouer à la police de la pensée. À ce stade, ce n’est même plus grossier, c’est vulgaire et inquiétant.
Fabien Grasser
Monsieur Fabien Grasser ;
Quand on subir une action tragique comme celle de France, toutes responsable a haute niveau dans le gouvernement, eux ils disposent a des mains de fer, l’image de celles de couples (Élodie et Julien), si tout a fait normales surtout en se temps troublé certainement .bonne courage Monsieur le journaliste …