L’actualité luxembourgeoise de cet été 2015 reste marquée par la polémique sur la mendicité dans la capitale. Lancé par un avocat qui a décidé de taper dans la fourmilière, ce feuilleton estival est en train de gagner la politique nationale. Mis sous pression, le gouvernement a promis de réagir dans les meilleurs délais. Hier, cette saga a également trouvé son écho dans la presse régionale allemande.
Même s’il existe un problème avec la mendicité organisée – seule forme d’ailleurs qui est interdite par la loi – on ne peut pas s’empêcher de constater qu’on est confronté à une surenchère. Il est à espérer que la politique va réussir à faire la part des choses sans tomber dans le piège de l’activisme. Certes, il faut se doter d’un cadre légal adapté pour combattre efficacement les actions criminelles.
En même temps, ceux qui se trouvent tout en bas de l’échelle de la société et qui sont obligés de faire la manche pour survivre ne doivent pas être punis davantage par les agissements de criminels, dont les premières victimes restent aussi les mendiants placés et exploités dans les rues de la capitale.
L’autre grand souci de cette surenchère est la réaction de nombreux citoyens dans des forums en ligne et sur les réseaux sociaux. Comme cela a déjà été le cas pendant la campagne sur le référendum, de trop nombreuses personnes font état d’un manque d’esprit critique. Elles se laissent trop facilement guider par des propos frôlant le populisme et se basent sur des informations trop partielles pour porter des jugements qui dépassent souvent les frontières du tolérable.
Ici, on ne remet pas en cause la liberté d’expression des uns et des autres. Mais s’exprimer publiquement constitue aussi une responsabilité et des règles sont à respecter. Ces dernières ne s’effacent pas en publiant sur la toile des commentaires sous le couvert de l’anonymat.
Le bout du tunnel est cependant encore loin. Après les mendiants, l’attention pourrait rapidement se retourner sur les réfugiés, qui vont aussi arriver en nombre au Luxembourg. Il est grand temps d’inverser la tendance.
David Marques (dmarques@lequotidien.lu)