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Fusion et scission

Infrastructures routières, fourniture d’eau, gestion des déchets, crèches, écoles et maisons relais, salles de sport et piscines, centres culturels et, plus que jamais, des logements. Les missions confiées aux communes n’ont cessé de s’accroître au fil des dernières décennies.

L’enjeu n’est pas seulement financier. Une coopération renforcée est devenue incontournable pour maîtriser l’énorme défi logistique. Sans oublier le besoin de recruter des effectifs suffisants.

Les gouvernements successifs ont bien compris que les petites entités locales de moins de 3 000 habitants ne vont plus, à terme, pouvoir supporter cette charge de travail. Elles restent néanmoins nombreuses à faire de la résistance et défendre bec et ongles leur territoire.

En 2012, le ministère de l’Intérieur espérait réduire le nombre de communes de 116 à 71 entités à l’horizon des élections de 2017.

Une décennie plus tard, le chiffre symbolique de 100 communes sera atteint dans la douleur. En dépit des 14 fusions achevées depuis 2016, ce sont toujours 46 localités qui se trouvent en dessous du seuil critique.

Même la nouvelle commune Groussbus-Wahl ne comptera que 2 500 résidents. Tandis que Bous-Waldbredimus va tout juste atteindre le cap des 3 000 habitants.

L’argument de se voir offrir plus de moyens, financiers également, ne semble pas être suffisant pour continuer à faire avancer le processus de fusion. Selon la ministre Taina Bofferding, il existe un large consensus sur le besoin de réduire encore le nombre de communes.

En même temps, tous les acteurs sont d’accord pour ne pas imposer de force, du haut vers le bas, des fusions aux localités réticentes. À juste titre, d’ailleurs. Il ne reste, donc, que la poursuite du travail de conviction.

Au vu des lourdes tâches à accomplir par les communes, un autre dossier est à trancher au plus vite. Le prochain gouvernement, avec la nouvelle Chambre, devra enfin abolir le cumul des mandats nationaux et locaux. Être à la fois bourgmestre et député n’est plus compatible.

La qualité du travail de l’élu ne peut qu’en pâtir, d’autant plus que certains d’entre eux sont aussi dirigeants de parti. Dans l’intérêt du citoyen, fusion et scission doivent devenir complémentaires.