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Fuite des cerveaux

Donald Trump s’est lancé dans une guerre de la pensée. Tout le monde doit être d’accord avec son administration. Ou presque. Que vous habitiez à l’étranger ou aux États-Unis. C’est comme ça. Le nouvel ordre mondial, c’est lui. Les universités américaines sont également concernées. Dernière cible en date : l’université d’Harvard. Elle a vu près de 2 milliards de dollars de subventions de l’État fédéral être gelées. Maintenant, elle risque de ne plus pouvoir accueillir d’étudiants étrangers. Pour éviter cela, elle devra se soumettre à la Maison-Blanche et accepter un contrôle en matière d’admissions, d’embauche et d’orientation politique.

Cette pression sans précédent ne vient pas par hasard. Le prestigieux campus a été secoué par de violentes manifestations provoquées par la guerre à Gaza. Des dérapages antisémites ont eu lieu. Pour le locataire de la Maison-Blanche, le wokisme prospère aussi sur ces lieux d’enseignement et menace l’unité du pays. Donald Trump a donc décidé de «faire le ménage» sans prendre de gants. Mais cette initiative vise aussi à attaquer la fameuse intelligentsia qu’exècre le camp présidentiel. Cette mise au pas fonctionne : l’université de Columbia a annoncé vouloir rentrer dans le rang pour récupérer ses 400 millions de dollars d’aide fédérale. Toutes les universités sont concernées. Princeton a perdu 210 millions de dollars de subventions de recherche, un milliard de dollars de financement fédéral a été gelé pour l’université Cornell, tout comme 790 millions de dollars de financement fédéral à l’université Northwestern.

Et au milieu de tout ce chambardement se trouvent les chercheurs qui doivent aussi montrer patte blanche pour ne pas risquer de nuire à leur université à cause de leurs idées politiques, ou d’un tweet trop audacieux. L’image du pays de la liberté en prend un sacré coup. Mais la situation ne serait-elle pas une chance pour l’Europe? Déjà, les dirigeants déroulent le tapis rouge à ces professeurs placés sous surveillance. L’université de Luxembourg ne cesse de se développer depuis sa création en 2003. Biotechnologies, intelligence artificielle, recherche sur les matériaux, médecine… Dans quelques mois, il y a fort à parier que vous croisiez quelques Américains de plus du côté de Belval.

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