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Frieden reste de marbre

Le jour J approche à grands pas. Dans moins de deux semaines, l’OGBL et le LCGB vont battre le pavé pour brandir un carton rouge au gouvernement conservateur-libéral. Depuis des mois, le front syndical fustige des «attaques sans précédent» contre le modèle social luxembourgeois. La liste des dossiers brûlants est longue, avec en tête la modernisation du droit du travail et la réforme envisagée des pensions. La capacité à mobiliser va marquer un tournant dans le bras de fer qui oppose le camp salarial à la majorité CSV-DP.

Une question cruciale reste encore sans réponse : est-ce que l’exécutif est conscient de l’explosivité de la situation? Le Premier ministre est resté droit dans ses bottes, vendredi, au moment d’informer la presse sur les travaux du Conseil de gouvernement. Les avis très critiques du Conseil d’État sur le travail dominical et les heures d’ouverture dans le commerce semblent laisser de marbre Luc Frieden. Il reviendrait à la Chambre des députés de trancher, clame le chef du gouvernement. Ce qui est vrai en théorie – le Parlement étant le premier pouvoir du pays – ne le sera pas vraiment en pratique. On voit mal les élus de la majorité saboter les projets de leurs ministres. Pour l’instant, faut-il ajouter. Car les lignes commencent à bouger et des frictions voient le jour. La présidente du DP, Carole Hartmann, tente de faire pression sur le CSV, au sein duquel le chef de fraction Marc Spautz devra convaincre ses pairs pour obliger les ministres de tutelle à faire des concessions. Luc Frieden prévient toutefois : le gouvernement, au pouvoir depuis fin 2023, a été élu pour réaliser des objectifs clairs.

Se pose dès lors une seconde question de taille : est-ce que CSV et DP sont prêts à engager de véritables négociations pour trouver des compromis? Premier élément de réponse : un refus formel d’organiser la tripartite réclamée par l’OGBL et le LCGB. La réunion à trois prévue le 9 juillet est censée poser les bases pour la poursuite du dialogue social. S’ils se présentent à ce rendez-vous, les syndicats voudront voir la volonté d’engager de sérieux pourparlers. Luc Frieden doit réaliser que ce n’est pas une promenade de santé, comme il la prévoit le 28 juin, qui l’attend dans les mois à venir.

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