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Frieden a son plan

Le dernier round des négociations autour des réformes économiques et sociales lancées par la coalition CSV-DP a eu lieu. Mais qui a gagné? Pas vraiment les salariés. Le gouvernement a finalement pris ses responsabilités… pour clore les débats. Il a dit qu’il avait fait quelques compromis et a dévoilé sa feuille de route pour mener à bien son programme, dont celui concernant les pensions. Le tout au grand dam des syndicats qui ont écouté, et acté l’échec de cette rencontre. Même chez le patronat, quelques grimaces ont marqué les visages à la fin de la réunion. Ses représentants n’auraient pas eu ce qu’ils voulaient, le gouvernement ne serait pas allé assez loin. Bref, personne, mis à part Luc Frieden, ne semble avoir été satisfait de la tournure des événements hier.

Les salariés vont maintenant payer le prix des décisions de la coalition CSV-DP. Nous sommes loin du compromis tant espéré où, chacune de leur côté, toutes les parties auraient pu faire un effort pour s’accorder sur une solution qui aurait tiré le pays vers le haut. Le gouvernement estime en avoir fait assez et n’a plus de temps : il veut appliquer sa méthode pour remettre, selon lui, le pays sur de bons rails. La pilule aura, chez certains, bien du mal à passer. Les syndicats vont, ces prochains jour, consulter leur base et réfléchir à la suite des événements.

Seule (petite) raison de se réjouir : le dialogue social semble toujours vivant au Grand-Duché après avoir été mis à mal par la coalition gouvernementale lors de différents épisodes. Un retour à l’apaisement? Il faudra bien, car nous n’avons pas fini de discuter de l’avenir de notre système de pensions. Oh non! Il devrait à nouveau être discuté en 2030, comme l’a indiqué le document gouvernemental publié à la fin de la réunion mercredi. Et il pourrait même être encore adapté à ce moment-là!

Mais, restons en 2025. Les discussions de ce paquet de réformes vont maintenant animer la Chambre ces prochains mois. Il n’est pas sûr que ces débats s’éternisent. Le gouvernement veut aller vite et concrétiser ses initiatives le plus rapidement possible. Surtout pour les pensions. L’opposition est prévenue.