Les mots «histoire» et «confiance» sont revenus souvent, hier, lors de l’institution du Prince Guillaume comme lieutenant-représentant du Grand-Duc Henri. Le Premier ministre, Luc Frieden, et le président de la Chambre des députés, Claude Wiseler, ont tous les deux souligné que le Grand-Duc héritier est pleinement préparé à prendre la relève de son père. Le futur chef de l’État a, lui, pris ses premiers engagements en clamant vouloir «défendre en tout temps les valeurs fondamentales inscrites dans notre Constitution» et en disant se «réjouir d’être au service du pays et d’œuvrer dans le meilleur intérêt du Luxembourg».
La porte vers un changement de trône est désormais grande ouverte. Alors qu’on pouvait penser au printemps que l’abdication du Grand-Duc Henri ne se ferait pas de sitôt, elle pourrait bien intervenir dès 2025. Le souverain vient de répéter une nouvelle fois avoir pris une décision sur la date, sans cacher une certaine fatigue. «Je dois vraiment lever le pied», affirme-t-il sans détour dans un long entretien accordé à nos confrères de RTL et de la radio 100,7. Avec son épouse Maria Teresa, le Grand-Duc se réjouit d’ores et déjà de «retrouver une certaine liberté» et une «vie entre guillemets normale». L’intention est de voyager davantage en privé et de passer du temps en famille.
Autre indice d’une abdication à plus court terme : le Grand-Duc affirme dans le même entretien que la «transition sera relativement courte» et que «cela ne prendra pas une éternité». Pas de confirmation toutefois que le passage de flambeau se fera à l’occasion des 25 ans de règne de Henri, qui fêtera également ses 70 ans en avril prochain. Une date sera-t-elle annoncée lors du discours de Noël, moment choisi par le Grand-Duc Jean pour faire part de sa volonté d’abdiquer, ou faudra-t-il attendre la prochaine fête nationale?
L’avenir de la monarchie semble en tout cas assuré. Une très large majorité de la Chambre ne compte pas remettre en question cette forme d’État. Néanmoins, le Grand-Duc Henri affirme ne pas craindre un éventuel référendum sur la question. «Si les gens ne veulent plus d’une monarchie ici, alors nous ferons autre chose», avance-t-il. Une autre trace de la lassitude qui se fait ressentir en cette fin de règne?