Le Luxembourg s’est fixé un objectif ambitieux. À l’horizon 2030, le parc automobile doit être composé de 49 % de véhicules électriques. Il reste un long chemin à parcourir, malgré une tendance à la hausse. Sur l’année 2021, les voitures hybrides et électriques ont représenté 36,8 % des immatriculations. En 2020, la part de voitures plus écologiques était encore de 19,8 %. «Les gens sont sensibles à la protection de l’environnement», affirme Manuel Ruggiu, le directeur des opérations à la Société nationale de circulation automobile (SNCA).
Lundi, l’édition 2022 de l’Autofestival a été présentée. Du 24 janvier au 5 février, les Luxembourgeois vont à nouveau se trouver au chevet de leur «enfant préféré». Au plus tard fin décembre, on saura si les voitures à zéro ou faibles émissions auront toujours la cote. En même temps, il faudra évaluer de plus près quels sont les modèles qui vont figurer en tête des ventes. Les automobilistes, avec le concours des constructeurs, ont en effet trouvé la faille. Certes, ils sont prêts à acquérir un véhicule plus vert. Mais pour ne rien perdre en confort, le choix tombe souvent sur des SUV hybrides, qui peuvent certes rouler à l’électrique, mais qui ne sont pas forcément rechargés et continuent donc à tourner à l’essence. Le ministre de la Mobilité, François Bausch, pointe du doigt cet effet pervers.
Les subsides accordés par l’État ont déjà été adaptés afin de rectifier le tir. La prochaine étape consiste en la révision du régime de l’avantage en nature (ATN) pour les voitures de fonction. Les véhicules mis à disposition des salariés constituent une part majeure de la flotte automobile circulant au Luxembourg. Depuis 2017, la motorisation et les émissions CO2 sont prises en compte pour calculer l’ATN. Au plus tard à partir de 2025, le leasing de voitures à essence ne sera plus du tout rentable. L’accent sera clairement mis sur les voitures à zéro émission, avec comme nuance importante, un taux variant en fonction de la consommation en énergie du véhicule.
Pour éviter tout faux contact, une autre condition essentielle devra cependant être remplie : la mise en place d’un réseau de recharge performant. Pour l’instant, les moyens ne suivent pas encore les ambitions du gouvernement.
David Marques