Le printemps 2021, et la théorique fin de la crise covid, a sonné le retour d’une forte croissance pour rattraper une année 2020 historiquement catastrophique. Tous les voyants économiques sont violemment repassés au vert. En termes d’emploi, en termes d’augmentation du produit intérieur brut, en termes de consommation. Revers de la médaille, l’inflation est aujourd’hui galopante et le déclenchement de l’index au mois d’octobre n’a pas réussi à soulager les ménages les moins aisés et ceux les plus malmenés par les soubresauts des mesures anticovid. D’autant plus que la crise énergétique avec des hausses de prix vertigineuses continue de saper les finances des plus précaires. Oui, tous les voyants sont au vert, mais les disparités grandissent entre habitants et la reprise économique est loin de profiter à tout le monde.
La crise du coronavirus a provoqué un grand chamboulement. La reprise après cet épisode douloureux en provoque d’autres. Il va falloir accompagner toute la population vers la résilience et pas seulement s’appuyer sur quelques chiffres économiques qui permettent de dire que tout va mieux dans le pays. Car, en grattant un peu, on sent bien qu’il y a beaucoup à faire pour que ce retour à la normale et que cette marche vers une économie durablement rayonnante que l’on nous annonce profitent à toutes les catégories salariales, à tous les habitants.
L’esprit de solidarité avait été loué au plus fort de la pandémie. Il ne faudrait pas que cet esprit disparaisse comme par enchantement une fois que tous les problèmes sont derrière nous. Lors de la tripartite, le gouvernement a fait la grimace quand il a vu le catalogue de revendications des partenaires sociaux posé sur la table des discussions. Pourtant, il va falloir négocier, discuter. Car le temps presse pour l’actuelle coalition au pouvoir. Les écolos, libéraux et socialistes ont aussi dans un petit coin de leur tête les élections législatives d’octobre 2023. Et il ne faut pas louper ce virage post-pandémie, car attention à la réaction des électeurs si on leur dit que tout va bien et que leur porte-monnaie se vide sous leurs yeux.
Laurent Duraisin