Les consultations à grande échelle sur une réforme du système des retraites sont désormais achevées. Jeudi, la ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, Martine Deprez, avait réuni une dernière fois les parties prenantes au château de Bourglinster pour la troisième et dernière table ronde d’experts.
Partis politiques, syndicats, patronat et bon nombre d’associations venues de différents horizons ont échangé ces dernières semaines sur l’adaptabilité, l’équité et la durabilité du régime. Comme lors du grand débat d’orientation à la Chambre des députés, le 19 mars dernier, la ministre était surtout à l’écoute.
«Elle s’est contentée de mots de bienvenue et de clôture, sans donner d’autres indices» sur les intentions du gouvernement, informe Gianni Di Paoli, le président de l’Association des cercles d’étudiants luxembourgeois (ACEL), interrogé dans nos colonnes. «J’espère que le gouvernement ne part pas d’une feuille blanche», ajoute-t-il.
L’ACEL rejoint ici la position du camp syndical, qui ne veut pas croire que la majorité conservatrice-libérale ne sait pas encore à quoi la réforme va ressembler. Pas plus tard que vendredi, le président de la CGFP, Romain Wolff, était monté au créneau pour fustiger un «semblant de débat».
Le (premier) moment de vérité va arriver rapidement. Martine Deprez confirme qu’elle présentera avant le début des vacances d’été les contours de la réforme. Au plus tard à l’automne, le débat reprendra donc de plus belle et les différentes parties impliquées se positionneront une nouvelle fois.
Le ton risque de monter encore. Il est certainement dans l’intérêt du gouvernement d’évacuer auparavant le conflit social qui l’oppose depuis des mois à l’OGBL et au LCGB. Dans le dossier des pensions, le front syndical sera complété par la CGFP. Il y a fort à parier que le camp patronal se mobilisera aussi, tout comme les représentants de la jeune génération.
Le Premier ministre, Luc Frieden, souhaite trouver un consensus le plus large possible sur l’avenir des retraites. La décision finale sera-t-elle être prise dans une véritable tripartite? Un doute persiste.
Hier, la nouvelle présidente du DP, Carole Hartmann, a appelé à faire preuve de «courage». Le mot d’ordre est donné.