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Failles de communication

La communication reste une des principales faiblesses du gouvernement. Même s’il y a du mieux par rapport à ses débuts, la coalition continue à foncer parfois trop tête baissée pour mettre en œuvre son ambitieux programme de coalition, visant à dépoussiérer pas mal de domaines de la politique luxembourgeoise, dominée pendant plus de 30 ans par le CSV.

Le souci est qu’aujourd’hui l’ombre des prochaines échéances électorales (communales en octobre 2017, référendum constitutionnel début 2018, législatives en octobre 2018 et européennes en 2019) commence déjà à planer. Le vice-Premier ministre, Étienne Schneider, a ainsi qualifié juste avant les congés d’été le paquet d’avenir d’«erreur». Cette volte-face est à considérer comme le lancement de l’opération reconquête pour un LSAP qui ne cesse de perdre des électeurs. Mais ces prémices des très longs mois de campagne électorale à venir arrivent cependant à un moment où le gouvernement doit encore finaliser des projets de taille, dont la réforme fiscale.

Si le Premier ministre aime déléguer à ses collègues la communication sur leurs projets phares, Xavier Bettel rate néanmoins parfois l’occasion de mettre les points sur les i. Après un été particulièrement agité, la reprise des travaux du Conseil de gouvernement a en effet failli passer inaperçue. Un briefing de rentrée aurait pourtant permis d’évoquer la feuille de route de ces prochains mois, d’en savoir plus sur le possible départ du ministre du Travail ou de commenter le douloureux divorce avec l’Église.

Pour l’examen de rattrapage, on repassera. Si certains ministres savent très bien quand et comment communiquer, d’autres, comme le ministre des Finances, Pierre Gramegna, aiment faire le mort s’ils sont confrontés à des questions sensibles.

Des failles de communication existent cependant aussi dans l’opposition. Décidé à exploiter chaque faiblesse du gouvernement, le CSV n’hésite plus à se rapprocher dangereusement de tendances qui frôlent le populisme. Le débat exagéré pour interdire sur le plan national le port du voile intégral illustre cette tendance. Davantage de discipline et de sérénité à l’occasion de la rentrée politique, lancée vendredi, ferait donc du bien à la qualité des débats.

David Marques