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Façonnée dans l’épreuve

L’Union européenne est au cœur de la tourmente. La situation de la Grèce, l’arrivée massive des migrants, la crise économique, les conflits qui menacent la stabilité du continent à l’est ou au sud de ses frontières, tous ces événements affectent l’unité des pays membres. Des voix s’élèvent depuis des mois maintenant pour demander purement et simplement la fin de cette aventure unique. Rétablissement des frontières, mise à mort de l’euro et, pour les plus extrémistes, retour à la bonne vieille situation d’avant 1945 où les nations pouvaient régler leurs différends politique, idéologique ou économique sur un champ de bataille en emportant dans le malheur des nations entières. Aujourd’hui, l’Union européenne reçoit une avalanche de coups, provenant de l’intérieur et l’extérieur, mais peut-être que ce lynchage ne la rendra que plus forte…

N’est-ce pas dans l’épreuve que peuvent se renforcer, et vaincre, les grandes idées? Il est facile de pavoiser lors des sommets quand tout va bien, que ce soit à Bruxelles, à Luxembourg ou à Strasbourg. Il est simple d’afficher un large sourire lors des réunions de travail entre gouvernements quand la croissance atteint des sommets, que le chômage s’effondre, que tous les pays membres affichent une entente cordiale. Durant ces périodes, tout le monde (gouvernants ou simples habitants) est européen, prêt à aider son «compatriote» lorsqu’il rencontre une petite contrariété. Malheureusement, quand la tempête se transforme en ouragan et balaie un, deux, puis trois pays, les courageux et les solidaires sont curieusement moins nombreux. C’est pourtant à ce moment précis de grandes tensions et de grands périls que se fait l’Histoire.

Oui, l’Union européenne affronte des défis remettant peu à peu en cause sa finalité profonde, celle de rassembler les peuples d’un continent ravagé autrefois par les conflits. Ces défis, il va falloir les relever et se battre pour faire vivre cet idéal de vivre ensemble. La tâche de ces prochains mois sera immense, impossible à éviter. Et devinez qui prendra la présidence du Conseil de l’Union européenne le 1er juillet…

Laurent Duraisin