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Facebook : entrez c’est ouvert

Voilà qui fait tache. Encore. Facebook a annoncé, vendredi soir, que des pirates avaient réussi à trouver une faille de sécurité informatique leur permettant de prendre le contrôle de comptes d’utilisateurs. Combien de «clients» Facebook sont concernés? Pas grand monde, seulement 50 millions! «Nous prenons cela extrêmement au sérieux», a expliqué le groupe qui a divulgué lui-même la mauvaise nouvelle. Ouf, nous voilà sauvés…

Ce nouvel épisode vient alourdir le dossier Facebook qui fait figure de plus en plus de Big Brother, où entreprises, pirates et autres entités aux noirs desseins puisent les données des inscrits (ils sont quand même 2,2 milliards sur Facebook) pour les utiliser à leur profit. Évidemment, avant que ce portail n’existe, les voleurs de données surfaient déjà sur internet. Il fallait bien se protéger pour éviter que son ordinateur ne se fasse infiltrer par ces malfaiteurs numériques prêts à voler des identifiants de toutes sortes (mot de passe, numéros de comptes en banque…). Les antivirus étaient la parade à ce type d’agissements. Ils le sont toujours, mais depuis l’avènement de l’ère des réseaux sociaux (et ces sites sont nombreux), les pirates jubilent. Soyons clair, devant la candeur de certains utilisateurs, ces voleurs du web ne sont même pas obligés de casser un code pour obtenir des renseignements sur les utilisateurs. Il suffit parfois, simplement, de taper un nom sur un quelconque moteur de recherche pour connaître la vie de sa «cible», voir apparaître des photographies privées, des relations professionnelles ou autres, connaître ses centres d’intérêt, ses activités préférées… C’est même trop facile. Les initiatives lancées par les pouvoirs publics pour limiter ce type de fuites d’informations, mettant à mal la vie privée des internautes, n’y ont rien changé.

Mais le pirate qui a attaqué Facebook cette semaine est allé au-delà du simple fait d’espionner ses victimes : il a mis ses mains dans leurs poches et a fouillé pour savoir s’il ne trouvait rien d’intéressant. Et personne n’a rien senti…

Laurent Duraisin