Le pourrissement. Jusqu’à l’extrême. Donald Trump a été déclaré coupable par un tribunal de New York dans l’affaire Stormy Daniels. Il a violé la loi en versant une forte somme d’argent à l’ancienne actrice X via ses sociétés pour qu’elle garde le silence sur leur relation. Les élections de 2016 approchaient, Donald venait de se marier avec Melania et cela aurait quelque peu terni l’image du fringant milliardaire devant les électeurs. Aujourd’hui, l’ancien président des États-Unis attend de savoir quelle condamnation il risque de subir. Ce sera avant l’été, avant la présidentielle de novembre.
L’ancien chef d’État a évidemment vivement réagi après le verdict. Il a menacé aussi. Il a parlé de «point de rupture» pour une partie de ses partisans s’il devait être envoyé en prison lors d’une émission de télévision. On sait ce que ses supporters sont capables de faire. Nous nous rappelons tous de l’envahissement du Capitole, de l’anarchie qui a suivi dans ce haut lieu de la démocratie américaine et mondiale. Va-t-il nous rejouer le coup dans quelques semaines? Les démocrates ont clairement indiqué que ce type de déclaration était une incitation à la violence. Les États-Unis vont-ils revivre une période chaotique, où peuvent être mises à bas les institutions démocratiques, où c’est la loi du plus fort qui peut finalement l’emporter, qu’importent les résultats des élections ?
La vie politique américaine sidère. La situation inquiète et provoque parfois quelques sourires à certains. Mais ne rions pas trop vite. Nos élections européennes montrent bien des clivages sur le continent. Par moments, nous sommes loin du débat démocratique. On cherche à réduire le discours politique à quelques phrases, quelques formules. Certains partis alimentent ce rejet d’une classe politique qui a de plus en plus de mal à faire entendre raison à des électeurs qui souhaitent des méthodes radicales et simplistes pour résoudre des problèmes complexes. Nos institutions, nos Constitutions nous protègent des abus, mais pas d’une violence politique qui s’infiltre insidieusement dans certains meetings. Alors, ne nous moquons pas trop de cette Amérique exubérante et violente. Balayons devant notre porte.