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Examen raté

Il n’y a pas plus européen que l’étudiant luxembourgeois. Depuis des décennies, les jeunes du petit Grand-Duché prennent le large pour entamer leurs études supérieures. L’arrivée en 2003 de l’université du Luxembourg n’a pas changé la donne. Bien au contraire : un semestre à l’étranger est toujours imposé aux étudiants en bachelor. De plus, l’université n’a jamais eu l’ambition de proposer une offre exhaustive, «forçant» donc toujours les jeunes du pays à s’éparpiller à travers le monde pour obtenir le diplôme de leur choix.

Aujourd’hui, l’Association des cercles d’étudiants luxembourgeois (ACEL) compte une quarantaine d’antennes dans neuf pays différents. Dans la liste, on retrouve la Belgique, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni (où l’Écosse dispose d’une antenne), l’Autriche, la Suisse, les États-Unis et enfin le Luxembourg. Ils sont 40 000 à être représentés par l’ACEL. Aucun d’entre eux n’a connu les postes-frontières. La réalité a changé depuis l’apparition du Covid-19 et des listes rouges dressées par bon nombre de pays d’accueil d’étudiants luxembourgeois.

Que ce soit à Bruxelles, Berlin ou Berne, aucun des gouvernements de ces pays n’a vraiment conscience des conséquences des restrictions de voyage sur des acquis majeurs tels que la liberté de circulation ou la liberté de choisir son lieu d’études. L’Union européenne est toujours aussi impuissante alors que son programme Erasmus promeut la mobilité des étudiants…

Heureusement, les démarches entreprises par les autorités luxembourgeoises ont permis aux concernés de poursuivre leurs études. D’autres discriminations existent encore ou ont existé. Il est ainsi inconcevable que des étudiants se voient accusés de fraude fiscale en raison de leur plaque d’immatriculation luxembourgeoise. Ces tristes épisodes démontrent que l’Europe et une frange de ses pays membres ont raté leur examen en matière d’études sans frontières.

David Marques