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Éviter le faux pas

D’un côté, il y a la peur du «trop», qui risquerait de provoquer une reprise épidémique. De l’autre, il y a le «pas assez», qui provoque des problèmes de trésorerie pour les entreprises. Même si la vaccination avance, même si l’évolution des contaminations à la hausse semble contenue, nous sommes toujours dans cette zone grise où le gouvernement tente de desserrer l’étau pour donner une bouffée d’air à la population et à l’économie… Mais nous sommes loin de respirer à pleins poumons. Pour beaucoup, ce geste gouvernemental ne sera pas suffisant pour rendre pérenne économiquement une réouverture partielle ou sous la contrainte des restrictions Covid.

La politique des petits pas vers la normalité qu’a entreprise le gouvernement n’est pas simple. Elle est contrainte et pose d’immenses problèmes à bon nombre de secteurs. Mais y a-t-il un autre choix? Quel chemin prendre? Le choix est cornélien comme nous l’avons déjà dit ici et les déçus seront toujours nombreux. Et, en guise de pression supplémentaire, l’opposition, qui ne comprenait plus il y a quelques mois la stratégie du gouvernement, semble aux aguets de la moindre initiative qui risquerait de faire repartir l’épidémie. Une nouvelle donne à prendre en considération et qui peut aussi troubler le retour rapide à la vie normale.

Cette semaine, même si la réouverture des terrasses des cafés a pu sembler être une grande avancée par rapport à la situation qui nous mine depuis des mois, l’ambiance reste donc lourde. La joie de savourer un café en extérieur (même sous la pluie ou la neige) a été fugace. Ce n’est qu’une petite récompense après des mois d’effort collectif, mais tout le monde a dans la tête les mauvaises nouvelles qui proviennent de nos pays voisins. La politique des petits pas semble la seule à être cohérente. Et nous ne parlons pas ici uniquement de petits pas en avant, mais aussi de petits pas en arrière si la situation dégénère. Gardons toujours cela à l’esprit pour éviter tout triomphalisme face à une maladie si fourbe. Mais, cette politique prudente doit assumer aussi les dégâts économiques qu’elle a provoqués. Et tenter de les réparer en accompagnant ceux qui rencontrent des difficultés.

Laurent Duraisin