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Éviter la violence salariale

Avec la publication des chiffres clés de la Caisse nationale de santé (CNS), il est intéressant de s’arrêter sur le nombre d’incapacités de travail. Entre 2017 et 2018, le nombre de certificats d’incapacité de travail envoyés à la CNS a augmenté de 15,9%, soit 100193 certificats de plus. Un chiffre qui donne à réfléchir et qui mériterait même une analyse plus approfondie afin de connaître, sans trahir le secret médical, les principales maladies touchant les salariés du pays.

On peut évidemment expliquer cette hausse par l’évolution démographique du pays (+1,9% entre 2017 et 2018) et l’augmentation de l’emploi intérieur (actuellement +3,7% sur un an). On peut également supposer que la compétitivité et le stress au travail favorisent l’augmentation de maladies comme le burn-out, très difficiles à soigner et qui suivent souvent des cycles répétitifs.

Finalement, connaître les maladies dont souffrent les salariés pourrait permettre d’adapter nos conditions de travail et même d’identifier de nouvelles pathologies liées, par exemple, à l’exercice d’une activité prolongée devant un écran d’ordinateur.

Mais cela pourrait aussi montrer que les salariés abusent peut-être du certificat médical, pénalisant l’entreprise et son bon fonctionnement.

Car si le salarié a des droits et que ces derniers doivent être régulièrement adaptés en fonction de l’évolution des conditions du travail et lui être favorables, le salarié a également des devoirs envers son employeur. Car il est tout aussi violent de voir un patron déstabilisé par un salarié fournissant un certificat médical de complaisance qu’un patron ne respectant pas le droit du travail. La violence est tout aussi grande envers ses collègues qui, eux, vont devoir pallier cette absence non planifiée.

C’est peut-être une utopie, mais peut-être qu’un patron serait plus enclin à comprendre l’absence d’un salarié, justifiée par une conversation franche, plutôt que par un certificat médical de façade. Cela pourrait peut-être éviter cette forme de «violence salariale».

Jeremy Zabatta