L’investiture du président élu Joe Biden prend un air martial à Washington. Un comble alors que l’évènement doit marquer un grand moment dans la vie démocratique du pays. Cela devait être une fête civique où la violence de la campagne électorale disparaît pour un instant de concorde nationale. Nous serons loin de tout cela dans huit jours. Le Capitole est aujourd’hui devenu une forteresse après les évènements de mercredi dernier. Des milliers de soldats de la garde nationale affluent vers Washington pour protéger cette prestation de serment solennelle. L’heure est à l’angoisse et à l’inquiétude. Que va-t-il encore arriver à cette démocratie américaine? Quel est le prochain symbole qui sera attaqué ?
Les États-Unis sont encore groggys après les évènements qui ont scandalisé une large partie de l’opinion, républicains y compris. Le 20 janvier, le pays tournera la page Trump pour tenter de retrouver son unité. Ce ne sera pas simple. Trop de haine, trop de défiance, trop de violence. L’assaut du Capitole par les troupes des supporters de Donald Trump a été défini comme une «profanation» de la République américaine. Il n’y a pas meilleur mot. Dans cette nation où le respect de la séparation des pouvoirs est une pierre angulaire du système démocratique, voir les hordes conspirationnistes du locataire de la Maison-Blanche envahir le lieu où se réunit le pouvoir législatif a tétanisé élus et citoyens. Le pire cauchemar des pères fondateurs semblait devenir réalité.
Certains démocrates ont utilisé le mot de «coup d’État» pour définir ce qu’a voulu faire Donald Trump. Le locataire de la Maison-Blanche dit la même chose depuis des semaines quand il évoque les résultats de l’élection présidentielle. Au-delà de l’affrontement entre Trump et le Parti démocrate, ce sont deux Amériques qui se font face. Irréconciliables. Déjà des manifestations pro-Trump sont prévues ce fameux 20 janvier. Non, décidément, la fête civique de l’investiture n’aura pas lieu et c’est dans l’angoisse que les Américains attendront cette date fatidique. Le président Joe Biden n’aura pas le temps de prendre ses marques. Il sera déjà tenu de rassembler cette nation divisée dès la première minute de son mandat. Mais Donald Trump a déclenché une tempête et elle ne se calmera pas avec quelques mots.