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Est-on sorti du bois ?

Plus de 25 000 personnes ont décidé de ne pas aller se promener dans la forêt. Vous n’êtes pas perdus dans les bois. Vous êtes dans la réalité», lance Nora Back, la présidente de l’OGBL, devant une impressionnante foule, massée sur la place Guillaume-II.

Le Premier ministre, Luc Frieden, a été fustigé et moqué pour son annonce lapidaire d’aller se ressourcer dans la nature le jour de la grande manifestation nationale. Finalement, il a suivi de près, depuis son bureau, les virulents messages adressés à son encontre.

Des paroles qui ont bien été prononcées par les dirigeants de l’OGBL et du LCGB, mais qui sont soutenues par un très large front sociétal et la quasi-intégralité des partis de l’opposition. Cette très large mobilisation – peu importe s’ils étaient 14 000 (police) ou 25 000 (syndicats) à battre le pavé – est un camouflet supplémentaire pour le gouvernement conservateur-libéral.

Luc Frieden aime souligner que l’exécutif est porté par une «large» majorité, mais, en réalité, CSV et DP sont en train de perdre la confiance des électeurs. Oui, il y a eu des efforts pour augmenter le pouvoir d’achat.

Les préparatifs pour une réforme fiscale, qui devrait soulager une large frange des contribuables, sont bouclés. Mais visiblement, le chef du gouvernement et ses ministres ont mal jugé leurs démarches pour moderniser le droit du travail (conventions collectives, heures d’ouverture, travail dominical) et pérenniser le système des pensions.

Des erreurs de communication à la pelle ont provoqué un conflit social inédit, qui a mené à la manifestation monstre de samedi. Il s’agit sans contestation d’une démonstration de force.

Le Premier ministre s’est vu forcé de réagir dès samedi soir sur RTL. A-t-il compris la leçon? En annonçant vouloir désormais mener un «dialogue social approfondi», «d’égal à égal», pour «négocier et trouver des compromis», le chef du gouvernement fait, du moins sur la forme, des premières concessions aux syndicats.

Lors des 18 derniers mois, ce fut plutôt un monologue qu’un dialogue. En position de force, OGBL et LCGB ont tout intérêt à revenir à la table des négociations.

Quelle sera l’attitude du patronat? Et qu’en sera-t-il des vraies intentions du gouvernement? On n’est pas encore sorti du bois.

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