Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Esch 2022 parle… à peine. Jeudi, les journalistes sont restés sur leur faim. Nous nous attendions tous à des révélations concrètes sur le contenu de la manifestation de la part des organisateurs et nous sommes partis déçus avec l’impression d’avoir été floués malgré un alléchant emballage. Et si c’était nous qui nous étions emballés tout seuls ? Et si à force d’entendre parler d’Esch 2022 depuis des années, notre curiosité avait été taquinée et que, impatients, nous avions envie de savoir ? Et s’il n’y avait pas eu tous ces scandales autour de l’organisation, peut-être que notre curiosité aurait déjà été assouvie depuis longtemps.
Esch 2022 a très mal commencé malgré l’enthousiasme général. C’était l’occasion idéale pour la Minett de contredire sa «mauvaise» réputation, d’éclairer les façades noircies des bourgades du bassin minier, de faire découvrir la nature luxuriante née des friches industrielles, le caractère bien trempé des habitants du coin et les richesses issues du minerai de fer. La politique a pris le pas sur la culture. Le premier duo à sa tête a été évincé et remplacé par une nouvelle équipe, ce qui a, entre autres, fait perdre du temps au processus de préparation de la manifestation. Il a fallu tout revoir en urgence. La remise des dossiers de candidatures possible jusqu’au 31 juillet 2019 a été repoussée de six mois. Entre-temps, les grandes lignes (le financement, les lieux, les communes partenaires françaises et luxembourgeoises…) ont été dévoilées, si bien qu’on s’y projetait déjà.
L’attente est à la mesure de l’évènement qui s’annonce : énorme ! La pression sur la nouvelle équipe également. Il ne faudrait pas décevoir les «Minetter» et leurs voisins français. Ni les touristes curieux. La réputation du Luxembourg est en jeu. Laissons l’équipe effeuiller étape par étape de son projet. Pas trop vite. Pas tout de suite. Laissons-la faire monter le désir. Tout en lui rappelant que 2022, c’est peut-être dans deux ans, mais que le temps passe vite. Un jour, nous saurons !
Sophie Kieffer