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Épreuve européenne

Les dés sont jetés. Ou presque. En tout cas, Christophe Hansen (CSV) s’est nettement approché de la Commission européenne après l’officialisation de sa candidature par le Premier ministre, Luc Frieden, le 22 août. Un bref message publié sur X est venu mettre fin au bras de fer avec le commissaire sortant Nicolas Schmit (LSAP). Le camp chrétien-social l’a ainsi emporté sur les socialistes, mais pas sans douleur et avec, en partie, un goût amer.

Revenons en arrière. L’accord de gouvernement avait arrêté que Christophe Hansen allait être proposé comme prochain commissaire du Luxembourg. C’était compter sans Nicolas Schmit qui avait laissé entendre ne pas vouloir lâcher si simplement son poste. Il est de coutume que le représentant dans l’exécutif européen émane de la coalition au pouvoir. Le commissaire sortant est venu redistribuer les cartes en devenant la tête de liste du Parti socialiste européen (PSE). Sa formation est sortie des urnes derrière le Parti populaire européen (PPE), dont est membre le CSV. Les sociaux-démocrates ont accepté d’appuyer la reconduction d’Ursula von der Leyen (PPE) à la tête de la Commission. En imposant, qu’en échange, Nicolas Schmit hérite d’un poste de vice-président ?

Visiblement, PPE et CSV ne l’entendent pas de cette oreille. Luc Frieden et Christophe Hansen renvoient vers le soutien accordé par les chefs d’État et de gouvernement de leur famille politique au socialiste António Costa, nommé président du Conseil européen. Le PSE aurait, selon eux, tout aussi bien pu proposer Nicolas Schmit. Cette argumentation bat de l’aile, d’autant plus que la prochaine Commission va compter très peu de sociaux-démocrates. Oui, les partis du centre droit sont bien plus nombreux à être actuellement au pouvoir dans les 27 États membres. Or, c’est oublier le fragile équilibre qui prévaut au Parlement européen. Et contrairement à ce que l’on peut penser, l’hémicycle est susceptible de peser sur la composition de la Commission. Chaque candidat devra passer et réussir un oral devant les eurodéputés. Christophe Hansen sait qu’il sera mis à rude épreuve par les sociaux-démocrates. Un carton rouge ferait tache, même si le politicien du CSV possède des qualités nécessaires pour devenir commissaire.