Ce mardi après-midi va s’ouvrir l’ultime session parlementaire de la législature. Comme lors de ces trois dernières années, la rentrée de la Chambre s’effectuera sur les chapeaux de roues avec, dès aujourd’hui, la déclaration du Premier ministre sur l’état de la Nation, qui sera suivie, demain matin, par le dépôt du premier budget de l’État ficelé par la ministre des Finances, Yuriko Backes. S’ensuivront deux journées de débats sur les annonces que fera Xavier Bettel devant les députés.
La cadence qui sera imposée au gouvernement et à la Chambre ne connaîtra aucune baisse d’ici la fin du mois de juillet 2023. Dans un an auront lieu les prochaines élections nationales, qui seront précédées, le 11 juin, par les élections communales.
La crise énergétique, l’hyperinflation, la guerre en Ukraine, mais aussi plus banalement la mise en œuvre des projets de l’accord de coalition, ne permettront pas aux élus de penser trop tôt à des manœuvres tactiques en prévision du double scrutin. Du moins en principe. Car depuis la rentrée politique de septembre, marquée par la tripartite, les différents partis – à l’intérieur et à l’extérieur de la coalition au pouvoir – s’efforcent d’ores et déjà de courtiser les électeurs.
Parmi les plus offensifs, on retrouve le LSAP. Les socialistes ne tiennent plus en place. Hier encore, l’ancien vice-Premier ministre et actuel député Dan Kersch a martelé dans nos colonnes que «l’argent est là pour mener une réforme fiscale». Il a une nouvelle fois visé les libéraux du Premier ministre : «C’est la bataille pour les deniers publics et il y a de très puissants lobbys, représentés par le DP, bien organisés, qui empêchent le gouvernement de mener cette réforme fiscale.» Sur un ton plus modéré, déi gréng nagent aussi à contre-courant.
Ce qui est bon pour le débat démocratique l’est moins pour une majorité qui compte à peine 31 élus. Les annonces de Xavier Bettel vont-elles permettre de calmer les ardeurs ? Rien n’est moins sûr.
Et pourtant, il n’est pas anodin de souligner que la précampagne électorale ne doit pas affecter la gestion de la grave crise énergétique que vivent le Luxembourg et l’Europe.