Kim Jong-un (NDLR : le dirigeant de la Corée du Nord) vient d’affirmer : « Le bouton nucléaire est sur son bureau en permanence » (…) informez-le que moi aussi j’ai un bouton nucléaire, mais il est beaucoup plus gros et plus puissant que le sien, et il fonctionne !»
Ce concours trivial de celui qui aura la plus grosse pourrait prêter à sourire s’il n’était le fait du président de la première puissance mondiale. Quasiment un an après son investiture à la fonction suprême, le 20 janvier dernier, Donald Trump continue de multiplier les déclarations et les tweets plus pathétiques les uns que les autres, de quoi créer un sentiment de compassion envers les Américains tant il doit être embarrassant d’avoir un tel homme comme président. L’ancien présentateur de téléréalité n’a ainsi toujours pas compris qu’il ne représentait pas uniquement ses partisans, mais qu’il était bien le visage de l’Amérique à travers le monde.
Certains voient dans les soupçons de collusion avec la Russie lors de la campagne présidentielle de 2016 une issue à ce cauchemar parce que l’enquête pourrait aboutir à une procédure d’«impeachment» (destitution). Mais il ne faudrait pas se réjouir trop vite. Qui prend la succession d’un président destitué selon la Constitution américaine ? Son vice-président. Or celui-ci n’est autre que Mike Pence qui se définit lui-même comme «un chrétien, un conservateur et un républicain, dans cet ordre».
Et il ne faut pas s’y tromper, on est bien loin de notre CSV national. Nous parlons ici d’un homme qui met sur le même plan la théorie de l’évolution et le créationnisme, qui est contre le port du préservatif, contre l’avortement, qui parle de l’homosexualité comme d’un «effondrement sociétal». C’est d’ailleurs en grande partie pour satisfaire le courant évangéliste au sein du Parti républicain incarné par Mike Pence que Trump a reconnu unilatéralement Jérusalem comme capitale d’Israël. Pourquoi ? Parce que le «règne» des juifs en Terre sainte annonce le retour du Christ sur terre. Évident, non ?
Il reste au moins trois ans, ça va être long… Heureusement, grâce à Dieu, nous ne sommes pas Américains.
Nicolas Klein