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En noir et jaune…

Les vidéos d’émeutes vont pulluler aujourd’hui sur les réseaux sociaux. Non, nous ne parlons pas ici des gilets jaunes en France ou en Belgique, mais des consommateurs nord-américains qui vont se ruer sur les bonnes affaires à l’occasion du Black Friday. Ce rendez-vous commercial aura lieu aussi en Europe et bien sûr au Grand-Duché. Fort heureusement, nous serons loin des scènes d’hystérie collective qui se dérouleront de l’autre côté de l’océan Atlantique et qui nous sidèreront ce vendredi. Enfin, normalement.
Chez nous aussi, l’évènement marque le début des achats de Noël et quoi de mieux que de commencer par des promotions et autres soldes alléchants! Et pour ceux que cela gêne, rappelons que personne n’est obligé de se rendre aujourd’hui dans les magasins pour profiter de ces bonnes affaires.
En parlant des gilets jaunes mobilisés en France, le rendez-vous risque bien de provoquer un nouveau choc entre ceux qui filent consommer et les autres qui se battent pour améliorer leur pouvoir d’achat. Des points de filtrage ou de blocage sont déjà annoncés pour vendredi en France et en Lorraine devant certains grands centres commerciaux. Les discussions entre barragistes aux gilets fluos et personnes désirant faire leurs courses risquent bien de tourner au vinaigre. Deux mondes vont s’affronter, encore, entre ceux qui n’arrivent à pas à joindre les deux bouts tous les mois et d’autres désireux de consommer et de dépenser. Espérons que les choses ne vont pas dégénérer.
Mais ce face-à-face risque bien, à nouveau, d’être symptomatique d’une France à plusieurs vitesses et de Français qui ont tant de mal aujourd’hui à cohabiter les uns avec les autres. Et il n’y a pas que l’Hexagone qui est touché. Cette semaine, en plus de la Belgique, quelques gilets jaunes ont été vus en Bulgarie et entraperçus en Allemagne. Le malaise est de plus en plus profond dans une partie de la population européenne, nous le savions déjà par le biais des urnes. Maintenant, la colère semble vouloir s’installer dans la rue. Et ce n’est jamais bon signe.

Laurent Duraisin