L’avènement des réseaux sociaux et d’autres moyens de communication modernes n’a en rien influencé les stratégies des bourgmestres et collèges échevinaux sortants. Depuis des semaines, ils misent sur un outil on ne peut plus ancien : inaugurer à tout va des projets très variés, du simple distributeur de crème solaire jusqu’à de plus grandes infrastructures, dont des logements.
En parallèle sont dévoilés, quelques jours ou semaines avant la date butoir des élections communales également, des plans stratégiques (mobilité, sécurité, etc.) ou des rapports et études censés illustrer le travail effectué – notamment dans le domaine social – par les majorités sortantes.
L’espoir est toujours le même : mobiliser la presse nationale et bénéficier d’une visibilité maximale dans les journaux, sur les sites internet ou dans des reportages audiovisuels diffusés à la radio ou à la télévision. Une nouvelle tendance semble être de rappeler lors de conférences de presse, pour la deuxième ou même la troisième fois, les principales revendications, en particulier dans les plus grandes communes du pays.
Le bourgmestre d’Esch-sur-Alzette, Georges Mischo (CSV), et ses échevins du DP et de déi gréng se sont montrés particulièrement actifs dans cette longue série d’inaugurations et de présentations. À Luxembourg, la coalition, emmenée par la bourgmestre libérale Lydie Polfer et le premier échevin chrétien-social Serge Wilmes, n’a pas chômé non plus.
Comme par hasard, il s’agit des deux plus grandes communes du pays, où les enjeux politiques sont particulièrement importants. Les partis impliqués seraient-ils particulièrement nerveux avant le scrutin de dimanche? En tout cas, cela interpelle de voir les formations au pouvoir tenter de convaincre, en dernière minute, les électeurs potentiels du travail qu’elles ont abattu, même s’il ne s’agit que d’une aire de jeux rénovée ou du premier coup de pelle d’un bâtiment scolaire annoncé depuis longtemps.
En fin de compte, cette stratégie électorale à l’ancienne reste motivée par le fait qu’au Luxembourg, on choisit bien plus des têtes que des contenus politiques. Se consacrer à l’un ou l’autre programme électoral avant de se rendre aux urnes ne peut cependant pas nuire à la démocratie dans son ensemble.