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Elle l’a bien cherché

À l’occasion de la journée contre les violences faites aux femmes, un grand sondage au niveau européen a montré qu’il reste bien du travail en la matière. En effet, 27% des Européens estiment qu’avoir une relation sexuelle sans le consentement du partenaire peut se justifier dans certains cas. Au Luxembourg, le chiffre monte lui à 38%. Cela remet donc en perspective les chiffres des agressions sexuelles qui ne baissent pas, mais aussi plus certainement tout le mal qu’ont les victimes à porter plainte et se faire entendre en tant que tel.

Le problème est bien plus profond. Il y a un gros travail à faire, aussi bien auprès des hommes que des femmes, sur la notion de consentement. Il est après tout quasi admis qu’une soirée arrosée qui «dérape», qu’une fille un peu trop aguicheuse qui monte chez un garçon, qu’une tenue jugée «provocante» soient des situations menant à une relation sexuelle pas forcément consentante. Après tout, «elle l’a bien cherché», comme on dit. Qu’on soit homme ou femme, la remarque est la même, la compassion pour la victime est inexistante. Il est donc communément admis que les hommes sont tous des prédateurs sexuels en puissance, et que si les femmes ne sont pas sur leurs gardes, elles n’ont qu’à s’en prendre à elles-mêmes. Pour toutes les affaires d’agressions sexuelles, on questionnera toujours sans relâche la victime pour savoir ce qu’elle portait ce soir-là, ce qu’elle avait bu, si elle était seule et pourquoi elle est montée chez ce type, quand on ne fait pas carrément une enquête sur son passé sexuel.

On ne se demande jamais en premier lieu, tout simplement, pourquoi l’homme s’en est pris à cette femme. Comme si l’agresseur est de toute façon là, les femmes n’ont qu’à se débrouiller pour les éviter. Pourquoi cela serait aux femmes de se protéger sans cesse, de ne jamais être seules, de faire attention à leur tenue, de ne pas trop boire ? On ne demande jamais aux hommes de ne pas agresser les femmes. Ça serait pourtant plus simple d’inculquer le respect et le consentement de leur partenaire.

Audrey Somnard

3 plusieurs commentaires

  1. D’accord avec Yves et je suis convaincu qu’on accorde bien plus d’attention aux victimes que ce que vous laissez entendre. Je suis certain que la majorité des hommes et des autorités réprouvent les actes auxquels vous faites allusion. Le Luxembourg n’est pas une quelconque république bananière mais un état de droit jusqu’à nouvel ordre. Avez-vous de preuves tangibles de ce que vous avancez ?

  2. On ne demande jamais aux hommes de ne pas agresser les femmes

    qh bon?
    faut arrete avec le n importe quoi qd meme, ce n’est pas parce que le sujet est grave, et il l’est, qu’il faut se laisser aller à écrire n’importe quoi.

  3. Ben nos amis musulmans, eux, ont trouvé la parade : triple couche de tissu et voile intégré (ou intégral) pour Madame, on ne boit pas et on ne parle pas aux autres (hommes). Faut dire que cela réduit sérieusement les risques de dérapage lol. Est-ce que Madame adhère ou non à cette politique préventive et est-ce qu’elle est toujours consentante ? Ca, c’est une autre question.
    Monsieur, lui, peut le cas échéant, aller se défouler tranquillou sur les petites « infidèles » de Cologne ou d’ailleurs. Après tout, elles l’ont bien cherché…

    Plus sérieusement et vous n’en parlez pas, on indique que 26% de femmes au niveau européen « estiment qu’avoir une relation sexuelle sans le consentement du partenaire peut se justifier dans certains cas » pour 29 % d’hommes (ce qui fait la moyenne de 27%). On arrive même à 30% pour la catégorie des femmes de plus de 55 ans (probablement qu’on commence à fantasmer un peu à cet âge lol). Et cela c’est plutôt interpellant n’est-il pas ?