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Une question primordiale

Avec le référendum consultatif du 7 juin prochain, le Luxembourg va vivre une troisième échéance électorale d’importance en autant d’années.

Même si la portée de cette consultation populaire sera moindre que celle des élections législatives anticipées d’octobre 2013 et celle des élections européennes de mai 2014, l’exercice a toute sa raison d’être et pourrait même avoir des répercussions sur le gouvernement en place.

Le grand hic est que, pour l’instant, à un peu moins de quatre mois de la date du référendum, le débat autour des trois questions finalement retenues peine à prendre son départ. À la suite du retrait de la question sur la séparation des cultes et de l’État, réglée à l’amiable avec les différentes communautés religieuses, ce sera la question de l’ouverture du droit de vote aux résidents étrangers qui s’annonce la plus indécise.

Selon un récent sondage de nos confrères du Wort et de RTL, aucune majorité ne s’est dégagée. Le fait que jusqu’à présent le camp du oui et celui du non se tiennent dans un mouchoir de poche illustre à lui seul le besoin de mener un débat approfondi sur la question. Dans ce contexte, la société civile vient de lancer la plate-forme « Migrations & Intégration » qui plaide ouvertement pour le droit de vote pour tous les résidents. À l’opposé se trouve le CSV, le principal parti d’opposition, qui a officialisé lundi soir son « non » à cette question. Le bras de fer s’annonce donc rude d’ici le 7 juin.

Au vu du déficit démocratique qui continue à peser sur le pays, l’intérêt d’une ouverture du droit de vote gagne encore en importance. La campagne d’information et les semaines de débat qui doivent encore être lancées seront primordiales pour faire pencher la balance dans le bon sens. L’avenir démocratique du pays se trouve entre les mains des électeurs actuels. Mardi, la communauté portugaise, qui reste la plus importante communauté étrangère du pays, a souligné l’important intérêt que ses membres portent à une participation active à la politique nationale. Cette donne n’est pas à négliger et devra être prise en compte au moment du vote.

David Marques (dmarques@lequotidien.lu)