Cette phrase sortie de son contexte peut faire sourire et, pourtant, elle est peut-être le début d’une solution pour contrer l’extrémisme qui gangrène la planète.
Selon le centre de réflexion londonien Institute for Strategic Dialogue (ISD), il faut utiliser les méthodes de marketing en ligne des entreprises pour contrer la propagande du groupe État islamique, passé maître dans l’art d’utiliser internet pour séduire d’éventuelles recrues.
Considérer les réseaux sociaux et autres médias en ligne comme des « joujoux » pour ados ou « adulescents », voilà sans doute la plus grande erreur commise par les démocraties ces dernières années.
Derrière le but louable de préserver la liberté d’expression sur le web, la plus grande agora à la disposition des citoyens du monde, beaucoup de pays sont passés à côté des plus puissantes armes qui étaient à leur disposition.
Des intellectuels ont vu dans le web une source incommensurable de débilisation des masses quand d’autres ont dénoncé la récupération faites par les firmes des réseaux sociaux pour « chasser » les bons profils.
Des gouvernements ont traqué les messages véhiculés par les extrémistes sur le web quand des associations ont dénoncé la censure pratiquée sur l’e-agora mondiale par certaines nations totalitaires. Mais très peu se sont demandé pourquoi, si le web et les réseaux sociaux sont si futiles, cet espace est surinvesti par des groupes d’influence.
« L’EI a sa direction du marketing et de la marque, où est la nôtre ? », s’interroge Sasha Havlicek, présidente de l’ISD. Selon elle, il paraît clair que la guerre contre l’obscurantisme, car c’est bien de cela qu’il s’agit, se gagnera plus sûrement sur le terrain psychologique et idéologique que sur les champs de bataille.
Traquer l’extrémisme sur le web pour le contrer via des messages appropriés et rattraper les âmes désœuvrées prêtes à basculer en les contactant directement comme EI sur les réseaux sociaux sont des expériences qui ont été menées avec succès. Les mentalités changent, les yeux officiels s’ouvrent et découvrent enfin que l’issue de cette guerre des idées va se jouer par vidéos YouTube interposées.
De notre journaliste Delphine Dard