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Editorial – Quand la confiance fait défaut

À quelques jours de sa grand-messe annuelle qui se tiendra à Davos, le Forum économique mondial vient de publier un rapport aux conclusions malheureusement bien dans l’air du temps.

Dans ce document qui évalue les facteurs de risque dans le monde et se base sur l’avis de plus de 800 experts internationaux, il est mentionné que le risque de conflit international, grand absent du classement depuis une demi-décennie, constitue la plus grande menace pour la stabilité du monde en 2015 et au cours des prochaines années. Tant le risque de conflit que ceux liés aux armes de destruction massive et aux attaques terroristes s’intensifient par rapport à 2014, se désole le rapport qui ne manque pas de rappeler la quasi-concomitance de ce constat avec l’anniversaire des 25 ans de la chute du Mur de Berlin et alors que 2014 fut l’occasion de se rappeler les ravages que la Grande Guerre a causés dans le monde il y a de cela tout juste un siècle.

Le document souligne par ailleurs que les causes actuelles pouvant conduire au pire sont beaucoup plus complexes qu’il y a un quart de siècle : l’interdépendance accrue du géopolitique et de l’économie sur le plan mondial et un cyberespace devenu omniprésent sont autant de foyers potentiels pouvant conduire à des conflits qu’ils soient armés, larvés ou d’ordre financier.

Dans cette nouvelle ère mondiale, le Forum économique mondial désigne comme détonateurs communs pouvant conduire à l’irréparable, la méfiance, la défiance, le repli sur soi et la concurrence agressive, autant d’armes privilégiées par les terroristes.

Diviser pour mieux régner, ce proverbe ne date pas d’hier, mais les moyens d’y parvenir ont bien évolué. Il s’agit peut-être d’une porte ouverte qu’enfonce le Forum économique mondial, pourtant il n’est nullement inutile de rappeler que le meilleur moyen de faire baisser la tension est de restaurer la confiance à tous les niveaux. Jamais le monde n’a été aussi interconnecté, mais cela fait aussi bien longtemps que, paradoxalement, le manque de dialogue interculturel n’avait pas été aussi criant.

De notre journaliste Delphine Dard

 

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