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Editorial – L’influence, les cheveux au vent

Le sujet revient régulièrement sur le devant de la scène politique, c’est le cas de le dire. Quel est donc le rôle que doit tenir une première dame, une femme de chef d’État ou de gouvernement ?

Certains pays ont légiféré en la matière quand d’autres entretiennent le flou.

Certains voient en ces « épouses de » de simples faire-valoir pour leur homme d’État de mari. Pour d’autres, leur rôle se limiterait à embrasser des causes perdues. Qu’elles soient perçues comme des ingénues ou des femmes d’influence, elles font en tout cas parler d’elles.

Alors, quand on est l’épouse de l’homme le plus puissant de la planète, le président des États-Unis, on est très regardée.

Cette semaine, Michelle Obama était au bras de son mari qui présentait ses condoléances en Arabie saoudite, à la suite du décès du roi Abdallah. Le pays est un allié fort des États-Unis mais est aussi connu pour être totalement arriéré en ce qui concerne le droit des femmes.

À la descente d’Air Force One, Michelle Obama a une fois de plus brillé, pas parce qu’elle arborait une de ses nombreuses tenues particulièrement inspirées sur le plan de la mode, mais justement parce qu’elle ne portait pas… de voile.

Riyad tolère que les femmes étrangères en visite diplomatique ne se voilent pas, mais rares sont celles qui prennent cette liberté. En visite en 2010 en Indonésie, le plus grand pays musulman, Michelle Obama était d’ailleurs apparue voilée.

Malgré quelques tweets isolés à Riyad, ce non-événement n’a pas fait de vagues. Oubli naïf ou délicat acte politique, nul ne sait, mais Michelle Obama a totalement assumé face aux dignitaires saoudiens.

Il paraît que derrière chaque grand homme il y a une femme. Vu ainsi, le rôle d’une première dame paraît plus clair : elle a la tâche de faire passer autrement des messages éminemment importants.

Dans le cas de Michelle Obama, il s’agissait sans doute de montrer que si l’amitié américano-saoudienne demeure, il est temps qu’une nouvelle ère s’ouvre après celle du roi Abdallah. Un peu de subtilité dans ce monde de brutes fait un bien fou. Merci Madame la première dame !

De notre journaliste Delphine Dard


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